Trump préside une réunion élargie sur Gaza alors que les perspectives d’un accord proche restent faibles

Le chef de l’opposition israélienne, Yair Lapid, exhorte le gouvernement religieux de droite à conclure un accord avec le Hamas afin de mettre fin à la guerre et de libérer les otages restants.
L’envoyé spécial américain, Steve Witkoff, a annoncé que le président Donald Trump présiderait mercredi à la Maison-Blanche une « réunion élargie » consacrée à Gaza, ajoutant que Washington s’attend à une résolution du conflit israélien dans les territoires palestiniens d’ici la fin de l’année.
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Dans un communiqué distinct, le département d’État américain a indiqué que le secrétaire d’État Marco Rubio rencontrerait son homologue israélien, Gideon Sa’ar, mercredi à Washington, précisant que la réunion se tiendrait au siège du ministère.
Durant sa campagne présidentielle de 2024, Trump avait promis une fin rapide de la guerre à Gaza. Mais depuis son entrée en fonction en janvier, cet objectif demeure hors de portée. Son mandat a débuté par un cessez-le-feu de deux mois, conclu par des frappes israéliennes qui ont coûté la vie à 400 Palestiniens le 18 mars. Ces dernières semaines, les images de Palestiniens affamés, notamment des enfants, ont choqué l’opinion publique mondiale et accentué les critiques contre Israël face à la dégradation humanitaire.
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Interrogé par Fox News sur l’existence d’un plan pour l’après-guerre, Witkoff a répondu : « Oui, nous avons une réunion élargie demain à la Maison-Blanche, dirigée par le président, et nous préparons un plan global concernant le lendemain ».
À la question de savoir si Israël devait modifier son approche pour mettre fin au conflit et libérer les otages, il a ajouté : « Nous pensons régler cette affaire d’une manière ou d’une autre, et certainement avant la fin de l’année ».
L’envoyé spécial a également affirmé qu’Israël restait ouvert à des discussions avec le Hamas, et que ce dernier avait manifesté sa disposition à parvenir à un compromis.
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Selon les autorités sanitaires de Gaza, l’offensive israélienne, commencée en octobre 2023, a causé la mort de plus de 62 000 Palestiniens et provoqué famine et déplacements massifs. Ces conditions ont conduit à des accusations d’« extermination » et de « crimes de guerre » contre Israël devant les juridictions internationales, accusations que Tel-Aviv rejette.
Parallèlement, Yair Lapid a exhorté le gouvernement israélien à accepter un accord avec le Hamas pour mettre fin à la guerre et sauver les otages. Le site d’information Ynet rapporte qu’un haut responsable d’un pays médiateur a confié à Lapid qu’Israël n’avait toujours pas répondu à la dernière proposition, qui reprend 98 % des éléments transmis par Witkoff. Cette proposition inclut un cessez-le-feu de 60 jours, la libération de 10 otages vivants en échange de prisonniers palestiniens, ainsi que d’autres arrangements.
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Alors qu’Israël avait accepté une version antérieure du plan, rejetée à l’époque par le Hamas, la nouvelle proposition a reçu un retour « positif » de la part du mouvement. Pourtant, le gouvernement israélien se montre désormais réticent à tout accord partiel.
Les informations relayées par les médias israéliens indiquent que la proposition actuelle envisage aussi un redéploiement de l’armée près des frontières afin de faciliter l’entrée de l’aide humanitaire. Elle prévoit un échange en deux phases : libération de 10 otages vivants et restitution de 18 corps israéliens, contre des prisonniers palestiniens.
Malgré cela, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a ignoré les attentes des médiateurs, refusant de donner une réponse.
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De son côté, le Hamas a réitéré son intention de libérer tous les otages israéliens en une seule fois, en contrepartie de la fin de la guerre, du retrait des troupes israéliennes de Gaza et de la libération de prisonniers palestiniens. Mais Netanyahou, poursuivi par la justice internationale, continue de poser de nouvelles conditions, dont le désarmement des factions palestiniennes, et insiste désormais sur une réoccupation totale de Gaza.
Tel-Aviv estime qu’environ 50 otages israéliens se trouvent à Gaza, dont 20 vivants, tandis que ses prisons abritent plus de 10 800 Palestiniens, victimes de tortures, de famine et de négligence médicale, ayant causé la mort de nombreux détenus selon des rapports de défense des droits humains.