Politique

Trump accuse Téhéran d’escalade sur le dossier nucléaire malgré les frappes contre ses sites


Le président américain Donald Trump a déclaré vendredi que l’Iran n’avait ni accepté les inspections de ses sites nucléaires, ni renoncé à l’enrichissement de l’uranium, au moment où l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) annonçait le retrait de ses derniers inspecteurs encore présents en Iran, après la suspension de la coopération par les autorités iraniennes, laissant présager une nouvelle phase d’escalade.

S’adressant aux journalistes à bord de l’Air Force One, Trump a affirmé croire que le programme nucléaire iranien avait subi une « reculade permanente », tout en avertissant que Téhéran pourrait le relancer à partir d’un autre site.

Il a indiqué qu’il discuterait du dossier iranien avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou lors de sa visite à la Maison Blanche lundi, ajoutant : « Je pense que le programme nucléaire iranien a subi un coup durable… mais s’ils le reprennent, ce sera un problème. Ils devront peut-être redémarrer à partir d’un autre site. »

Trump a également insisté sur le fait qu’il ne permettrait pas à l’Iran de relancer son programme nucléaire, notant que les autorités iraniennes avaient manifesté leur volonté d’engager une rencontre avec lui.

Le président américain et plusieurs responsables de son administration avaient déjà mis en garde Téhéran contre les risques liés à une politique d’escalade et au refus de toute négociation. De leur côté, des responsables israéliens ont affirmé être prêts à lancer de nouvelles frappes contre les installations nucléaires iraniennes si Téhéran décidait de produire une arme nucléaire en reprenant l’enrichissement à des niveaux élevés.

Vendredi, l’AIEA a confirmé avoir retiré ses derniers inspecteurs de l’Iran, alors que la crise s’intensifie au sujet de leur retour dans les installations nucléaires visées par les frappes américaines et israéliennes.

Les États-Unis et Israël affirment que l’Iran enrichit de l’uranium en vue de fabriquer des armes nucléaires, tandis que Téhéran insiste sur le caractère pacifique de son programme nucléaire.

Il y a trois semaines, Israël a lancé ses premières frappes militaires contre des sites nucléaires en Iran, dans une offensive qui a duré douze jours. Depuis, les inspecteurs de l’AIEA n’ont pas pu accéder aux installations iraniennes, malgré les déclarations du directeur général de l’agence, Rafael Grossi, selon lesquelles ce dossier constitue une priorité absolue.

Le parlement iranien a voté une loi suspendant la coopération avec l’AIEA tant que la sécurité de ses installations nucléaires ne sera pas garantie. Bien que l’agence n’ait pas encore reçu de notification officielle de la part de l’Iran à ce sujet, il reste incertain quand ses inspecteurs pourront reprendre leur mission sur le terrain.

Téhéran a toutefois réaffirmé son engagement à ne pas se retirer du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

L’Iran accuse l’AIEA d’avoir ouvert la voie aux frappes en publiant un rapport, le 31 mai, dénonçant certaines mesures prises par Téhéran. Ce rapport a conduit à une résolution du Conseil des gouverneurs de l’agence (composé de 35 pays) déclarant que l’Iran violait ses obligations en matière de non-prolifération.

Les frappes militaires américaines et israéliennes ont détruit ou gravement endommagé trois des sites d’enrichissement de l’uranium en Iran. Toutefois, le sort de la majorité des neuf tonnes d’uranium enrichi reste inconnu, notamment plus de 400 kilogrammes enrichis à un taux de pureté de 60 %, proche du seuil nécessaire à la fabrication d’une arme nucléaire.

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