Grand Maghreb

Tripoli s’embrase : Comment l’arrestation de Hamza a-t-elle conduit à une guerre entre le « Dissuasion » et le « Brigade 444 » ?


Des affrontements armés ont éclaté dans la capitale libyenne, Tripoli, le lundi 14 août 2023, entre les forces du « Dissuasion » et du « Brigade 444 Combat », après l’arrestation du commandant du « Brigade 444 Combat », sle Major Mahmoud Hamza, par les forces du « Dissuasion ». Hamza est l’un des leaders militaires éminents de l’ouest de la Libye. Les affrontements ont entraîné des pertes et des blessures, ont interrompu le trafic aérien à l’aéroport international de Tripoli, et ont intensifié les tensions sécuritaires dans la ville.

Qui est Mahmoud Hamza ?

Mahmoud Hamza est un ancien officier de l’armée libyenne qui a rejoint les forces « Révolutionnaires » ayant renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Il a entamé sa carrière militaire dans la force du « Dissuasion » dirigée par Abdulraouf Kara, l’une des milices armées les plus puissantes à Tripoli. Hamza s’est séparé de la force du « Dissuasion » en 2016 et a fondé le « Bataillon 20-20 », basé à l’aéroport de Mitiga, qui s’est ensuite transformé en « Brigade 444 Combat ». Elle a rejoint l’état-major du Gouvernement d’Unité Nationale formé après l’Accord de Skhirat en 2015.

Qu’est-ce que le Brigade 444 Combat ?

« Brigade 444 Combat » est l’un des groupes armés les plus importants à Tripoli. Elle contrôle des zones stratégiques dans l’ouest de la Libye, sécurisant de grandes parties de la capitale et des villes comme Tarhuna et Bani Walid. Elle joue un rôle dans le maintien de la sécurité, la lutte contre la contrebande et le terrorisme. Hamza a acquis une reconnaissance locale et internationale pour avoir joué le rôle de médiateur entre les milices armées rivales à Tripoli et dans l’ouest de la Libye. Il a joué un rôle important dans la fin des affrontements violents entre les forces du « Dissuasion » et la « Septième Brigade » en 2018, et entre les forces du « Dissuasion » et la « Huitième Brigade » en 2019. Il est également intervenu pour assurer un passage sûr à l’ancien Premier ministre désigné, Fayez al-Sarraj, pour quitter la capitale après avoir tenté de prendre le pouvoir au Premier ministre actuel, Abdul Hamid Dbeibeh, en mars 2021.

Arrestation de Hamza

Le dimanche 13 août 2023, les forces du « Dissuasion » ont lancé une opération militaire pour arrêter Hamza, l’accusant de comploter un coup d’État contre le Gouvernement d’Unité Nationale et de conspirer avec des entités étrangères pour déstabiliser le pays. Les forces du « Dissuasion » ont annoncé avoir réussi à arrêter Hamza et blessé plusieurs de ses associés. Elles ont affirmé avoir saisi un entrepôt d’armes et de munitions qui lui était lié. Elles ont déclaré qu’elles enquêtent sur Hamza et le remettront aux autorités compétentes.

Réaction et Escalade

« Brigade 444 Combat » a dénoncé l’arrestation de Hamza comme une violation de la loi et de la légitimité, une attaque contre les institutions légitimes. Ils ont affirmé que Hamza est un officier honorable de l’armée libyenne, remplissant son devoir national de maintenir la sécurité et la stabilité du pays. Ils ont ajouté que Hamza ne prépare aucun coup d’État ni complot, mais qu’il est victime d’un complot extérieur visant à compromettre le processus de règlement politique en Libye. Ils ont exigé la libération immédiate de Hamza et une enquête transparente sur les circonstances de son arrestation.

Le lundi 14 août 2023, des affrontements armés ont éclaté à Tripoli entre les forces du « Dissuasion » relevant du Ministère de l’Intérieur et le « Brigade 444 Combat » relevant de l’état-major général, suite à l’arrestation de Hamza pour des accusations de complot militaire. Les affrontements ont entraîné des pertes et des blessures des deux côtés, ont perturbé le trafic aérien à l’aéroport international de Tripoli et ont détérioré la situation sécuritaire et humanitaire dans la ville.

Efforts et Médiations

Dans une tentative de mettre fin aux affrontements à Tripoli, diverses parties nationales et internationales sont intervenues pour faire la médiation entre les parties en conflit. Parmi elles, le Premier ministre du Gouvernement d’Unité Nationale, Abdul Hamid Dbeibeh, a appelé à un cessez-le-feu immédiat et au respect de l’accord de cessez-le-feu signé en octobre 2020. Il a également demandé la libération immédiate de Hamza et une enquête transparente sur les accusations portées contre lui.

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a également agi en tenant une séance d’urgence pour discuter de la crise en Libye et en émettant une déclaration condamnant la violence à Tripoli tout en exprimant son soutien au Gouvernement d’Unité Nationale. Il a exhorté toutes les parties à faire preuve de retenue et à respecter le droit international humanitaire.

Par ailleurs, la Turquie, un allié clé du gouvernement de Tripoli, a continué à communiquer avec Hamza et Kara, tentant de les persuader de mettre fin aux confrontations et de s’engager dans des négociations. La Turquie s’est dite prête à contribuer à résoudre la crise par des moyens pacifiques.

Accord de Cessez-le-feu

Après deux jours de combats continus, un accord de cessez-le-feu a été conclu entre les forces du « Dissuasion » et du « Brigade 444 Combat », grâce aux efforts de médiation locaux et internationaux. L’accord prévoyait la libération de Hamza, la réouverture de l’aéroport de Tripoli, le retrait de toutes les forces armées de la ville, et la formation d’un comité conjoint pour enquêter sur les causes et les circonstances de l’affrontement.

Le Premier ministre du Gouvernement d’Unité Nationale a salué l’accord, affirmant qu’il renforçait la stabilité à Tripoli et répondait aux demandes des citoyens. Il a également remercié toutes les parties qui ont contribué à instaurer la paix dans la ville.

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