The Economist: Dans une tentative désespérée, Erdoğan déclenche des crises pour remporter les élections
Une crise majeure déclenchée par la Turquie au sein de l’OTAN après avoir rejeté les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN a amené les dirigeants des États membres à confirmer que la Turquie était devenue le maillon le plus faible de l’alliance sous le président Recep Tayyip Erdoğan. Selon le magazine britannique The Economist, le gouvernement du président turc Erdoğan s’est révélé être un point faible au sein de l’OTAN, d’autant plus que les crises de la Turquie et le désaccord avec l’UE et les États-Unis sont exacerbés par les politiques et la détermination d’Erdoğan à déstabiliser la région, dont le plus récent est son refus de l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, sa menace d’attaquer les Kurdes de Syrie et d’attiser les tensions avec la Grèce voisine.
L’agressivité turque
Selon le magazine britannique The Economist, les objections d’Erdoğan aux demandes d’adhésion à l’OTAN par la Suède et la Finlande ont causé un tort supplémentaire à la position de la Turquie dans l’alliance. Erdoğan semble être devenu anti-expansion.
Il a ajouté que le pays était désormais dans une position de marginalisation par laquelle les pays de l’OTAN envisageaient de fournir des garanties de sécurité bilatérales avec les deux pays comme alternative à l’adhésion. Le magazine a souligné que l’adhésion de la Turquie à l’OTAN était devenue un sujet de controverse, les dirigeants de l’alliance se distanciant mutuellement de la nécessité apparente de la Turquie, comme l’a récemment déclaré Devlet Bahçeli, chef d’un parti nationaliste de l’alliance d’Erdogan: « Il convient d’examiner la situation de la Turquie au sein de l’OTAN et de l’inscrire à l’ordre du jour d’une alternative que nous n’aurions pas pu obtenir à cause de l’OTAN et que nous ne prendrons pas fin sans l’OTAN ».
Chantage
Le magazine a noté que l’action d’Erdoğan avait eu pour effet d’empêcher la Suède et la Finlande d’adhérer à l’OTAN, compromettant encore davantage la position de la Turquie dans l’OTAN. Erdoğan a fait pression sur les pays nordiques, a fait en sorte que la Finlande et la Suède rejoignent l’OTAN en échange de la remise de plusieurs membres du PKK, ajoutant qu’Erdoğan pourrait chercher des concessions de la part des États-Unis en échange d’un retrait du veto pour imposer des sanctions à la Russie, ou de la part de la Russie pour avoir fait marche arrière. Erdoğan a aussi probablement besoin de deux crises externes pour détourner l’attention des électeurs turcs de la détérioration rapide de leur situation, dans la mesure où l’accélération de l’inflation (officiellement mesurée à plus de 70 %) est minée par leur épargne et leur salaire.