Tentative de prise de pouvoir par la force : que se passe-t-il à Madagascar ?
Le président malgache Andry Rajoelina a annoncé dimanche qu’une « tentative est en cours pour s’emparer illégalement et par la force du pouvoir ».
Dans une déclaration officielle, il a affirmé que « la Présidence de la République souhaite informer la nation et la communauté internationale qu’une tentative de prise de pouvoir illégale et violente, contraire à la Constitution et aux principes démocratiques, est actuellement en cours sur le territoire national ».
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Cette annonce intervient un jour après que des soldats ont rejoint des milliers de manifestants anti-gouvernementaux dans la capitale Antananarivo, marquant une nouvelle escalade dans la crise politique qui secoue l’île de l’océan Indien.
Les militaires ont rejoint les manifestants après qu’une unité de l’armée, le « Capsat » (Corps du personnel et des services administratifs et techniques), stationnée près d’Antananarivo, a appelé à la désobéissance et au « refus d’obéir aux ordres de tirer » sur les protestataires.
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Cet appel rappelle la mutinerie du même corps en 2009, lors du soulèvement populaire qui avait conduit Andry Rajoelina, alors maire de la capitale, à prendre le pouvoir.
Les soldats ont été accueillis par des applaudissements et des cris de remerciement de la foule, permettant au cortège de poursuivre sa marche vers la place du 13 Mai, devant l’hôtel de ville d’Antananarivo.
Samedi soir, le nouveau Premier ministre, Rovyne Zafisambo, a déclaré que le gouvernement « résilient » était prêt à coopérer et à écouter toutes les forces du pays, y compris les jeunes, les syndicats et les militaires.
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Montée de la colère populaire
Depuis le mois dernier, des milliers de personnes participent à des manifestations continues dans la capitale, à l’appel d’un mouvement de jeunesse autoproclamé « Génération Z », dénonçant la dégradation des conditions de vie et les coupures récurrentes d’eau et d’électricité dans plusieurs régions.
Les protestations ont pris un tour plus virulent ces derniers jours avec la participation de certains militaires, suscitant la crainte d’un nouveau glissement vers une crise politique et sécuritaire.
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Accusations d’incapacité gouvernementale
Andry Rajoelina, 51 ans, ancien maire d’Antananarivo, a pris le pouvoir pour la première fois en 2009 à la suite d’un coup d’État qui avait renversé le président Marc Ravalomanana. Il est resté au pouvoir jusqu’en 2014, avant d’être réélu en 2018, puis à nouveau en 2023 pour un nouveau mandat.
Le 29 septembre dernier, Rajoelina a limogé son gouvernement et présenté publiquement des excuses pour « la négligence des ministres face aux crises du pays », promettant des solutions rapides aux problèmes d’électricité et d’eau. Mais cette mesure n’a pas suffi à apaiser la rue : des centaines de personnes sont redescendues manifester mardi dernier.
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Selon les Nations Unies, au moins 22 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées depuis le début des manifestations, le 25 septembre, tandis que le président Rajoelina a évoqué 12 morts, qu’il a qualifiés de « saboteurs et de voleurs ».
Depuis son indépendance en 1960, Madagascar connaît des mouvements de contestation récurrents, sur fond de crises économiques et de rivalités persistantes entre pouvoir et opposition. Plusieurs acteurs internationaux ont appelé au calme et au respect du processus démocratique dans le pays.
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