Politique

Téhéran menace Washington d’un conflit prolongé

Les Iraniens redoutent une aggravation de la situation après l’entrée en fonction de Trump, avec une probabilité accrue d’une attaque israélienne contre leur pays.


Le général Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens de la Révolution iranienne, a mis en garde la nouvelle administration américaine contre toute erreur stratégique, menaçant d’un conflit militaire de longue durée. Cette déclaration intervient alors que l’Iran fait face à des pertes significatives à cause des frappes visant ses alliés dans la région, notamment le Hezbollah et l’ancien président syrien Bachar al-Assad.

Selon l’agence de presse iranienne ISNA, Salami a déclaré : « Attention, ne commettez pas d’erreurs stratégiques ni de calculs erronés. » Ces avertissements coïncident avec l’investiture imminente de Donald Trump, connu pour ses positions dures envers l’Iran, un pays qui se prépare à ses prochaines décisions.

Salami a ajouté que, bien que « l’ennemi » puisse penser que l’Iran est affaibli, celui-ci dispose d’une capacité militaire avancée, prête pour des « batailles majeures et prolongées contre l’ennemi et ses alliés dans la région ».

Les récents développements indiquent une position affaiblie pour l’Iran, notamment en raison des changements au Liban, de la transition de pouvoir en Syrie, ainsi que des problèmes économiques et politiques internes. Les Iraniens craignent que la situation ne se complique davantage avec l’arrivée de Trump au pouvoir, certains estimant qu’une attaque militaire israélienne contre l’Iran devient plus probable.

Sur le plan intérieur, la crise énergétique et la pollution atmosphérique ont contraint le gouvernement à fermer écoles, universités, banques et institutions publiques ces dernières semaines. Pour éviter de semer la panique, l’Iran insiste sur le développement de ses capacités militaires pour préserver son image de puissance régionale.

Téhéran cherche également à financer ses besoins militaires et à soutenir ses factions alliées. Selon le Wall Street Journal, l’Iran a expédié environ trois millions de barils de pétrole depuis un site de stockage en Chine, dans le but de collecter des fonds pour ses alliés au Moyen-Orient.

D’après le rapport, ce pétrole fait partie d’un stock d’au moins 25 millions de barils envoyés en Chine fin 2018, alors que Téhéran redoutait les sanctions imposées par la première administration Trump. Après des négociations en novembre et décembre, Pékin a autorisé l’expédition le mois dernier.

Cette vente pourrait raviver les tensions avec Washington, alors que Trump prendra ses fonctions le 20 janvier. Toutefois, une grande partie des recettes issues de ces ventes reste bloquée hors d’Iran en raison des sanctions américaines. Même si l’Iran parvient à vendre tout son stock, il est difficile de déterminer combien d’argent il recevra, car son pétrole est vendu à prix réduit en raison des sanctions.

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