Technologie de répression – L’Iran utilise la technologie de reconnaissance faciale pour réprimer les femmes
Les autorités iraniennes durcissent leur attitude à l’égard des vêtements féminins. Le gouvernement ne tient pas compte des appels à la levée des restrictions à l’égard des femmes et à la suspension des lois strictes sur la confection et le foulard.
Pourtant, un officiel iranien a répondu que le gouvernement avait l’intention d’utiliser la reconnaissance faciale dans les transports publics pour identifier les femmes qui refusent de porter le hijab.
Technologie de répression
Mohamed Salah Hashemi Kalbaikani, secrétaire du quartier général pour la promotion de la vertu et la prévention du vice, a déclaré : Les autorités prévoient d’utiliser une technologie avancée de contrôle des femmes pour appliquer la nouvelle loi récemment adoptée par le Président du pays, Ebrahim Raïssi, qui fixe les conditions d’habillement pour les femmes. Azad Akbar, chercheuse à l’Université de Twente aux Pays-Bas, a expliqué que le Gouvernement iranien travaille progressivement depuis 2015 sur les cartes d’identité biométriques, dont le scan de stockage des données, les empreintes digitales et les photos du visage.
Elle a également souligné que de nombreux chercheurs craignent que cette information soit maintenant utilisée avec la technologie de reconnaissance faciale pour identifier les personnes qui violent les règles d’habillement, que ce soit dans la rue ou dans le cyberespace. Elle a continue : « Le gouvernement a accès à tous les visages. Les responsables connaissent tous des citoyens, ils peuvent les trouver facilement, etc. J’ai confirmé qu’on peut reconnaître n’importe qui dans une vidéo diffusée sur les médias en quelques secondes ».
Arrestation de femmes
Une loi importante a été signée le 15 Août, et elle a provoqué une vague de protestations féministes dans le pays. De nombreuses Iraniennes ont publié leur photo sans voile dans des lieux publics, alors que les autorités ont répondu à cette opposition par une campagne d’arrestations massives. Selon l’officier de police Ali Khan Mohammadi, plus de 300 militants contre le port obligatoire du voile en Iran ont été arrêtés par les services de sécurité qui ont confirmé que plus de 35 femmes sont actuellement détenues dans des prisons iraniennes pour avoir roué du foulard lors de manifestations symboliques organisées récemment. Rien qu’en 2014, 3,4 millions de femmes ont été mises en garde ou condamnées pour ne pas respecter les normes vestimentaires du régime iranien.
Suppression d’une communauté entière
Dans le même ordre d’idées, le Procureur de Téhéran, Jaafari Dultabadi, a annoncé qu’un tribunal avait condamné une jeune fille à deux ans pour avoir ôté son foulard en signe de protestation contre le hijab. Selon Dultabadi, le tribunal a condamné la jeune fille qui n’avait pas déclaré son nom « pour avoir répandu la corruption en enlevant publiquement son voile », tandis que le Guide suprême iranien Ali Khamenei a accusé les ennemis de l’Iran de financer des manifestations contre le hijab. Il a confirmé : « En conséquence, certaines filles ont été trompées et leurs voiles ont été enlevés ici et là, mais c’est une petite affaire. Je trouve inquiétant que certains membres de l’élite doutent aujourd’hui de l’imposition du hijab. Il s’agit peut-être de la peur du pouvoir et de son intention de poursuivre la répression, puisqu’elle a décidé de fermer les yeux sur des demandes que ces femmes jurées, elles ont raison ». Pour sa part, Masih Ali Nejad affirme qu’il n’y a rien à craindre pour elles, considérant que ces femmes courageuses ne vont pas abandonner malgré les risques considérables qu’elles courent, considérant que le pouvoir iranien n’a pas d’autre choix que d’écouter ces demandes, d’autant plus qu’elles s’étendent à une plus grande partie de la société. Le système ne peut pas continuer à étouffer toute une société qui est devenue plus consciente des droits des femmes.
