Tamim Ben Hamad visite Téhéran – Pourquoi ?
Les relations entre le Qatar et l’Iran semblent plutôt tendues, comme l’ont montré les récentes déclarations de l’Iran, lorsque Tamim ben Hamad se rend à Téhéran, démontrant une plus grande soumission envers les dirigeants pour faire valoir leurs revendications, ce qui provoque une colère extrême chez les Qataris.
L’indifférence iranienne est reflétée dans la déclaration du ministère des Affaires étrangères qui a stipulé que le président iranien, Ebrahim Raïssi, se rendrait dans l’un des États du Golfe après la visite de l’Émir du Qatar, Tamim Ben Hamad, à Téhéran, sans qu’aucune déclaration d’accueil ne soit publiée.
Le porte-parole iranien des affaires étrangères, Said Khatib Zadeh, a déclaré : « La visite de l’Émir du Qatar sera une réponse à la visite du Président iranien à Doha », ajoutant qu’elle abordera des questions bilatérales et régionales.
L’Émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, s’entretient avec des responsables à Téhéran jeudi, selon les médias officiels iraniens, lors de sa première visite en République islamique d’Iran depuis plus de deux ans.
L’agence officielle IRNA a indiqué que l’émir du Qatar se rendait en Iran le 12 Mai pour examiner le développement des relations entre les deux pays, en particulier dans le cadre de la Coupe du monde de football 2022, accueillie par la Principauté à la fin de l’année, et pour examiner les dossiers des deux parties lors de la visite du président iranien Ibrahim Radi à Doha il y a environ trois mois.
Khatib Zadeh a indiqué que les questions « régionales et internationales » seraient inscrites à l’ordre du jour de la visite de l’Émir du Qatar.
Cette visite fait suite à la déclaration du Vice-Ministre iranien des affaires étrangères, Ali Bagheri, selon laquelle les relations de Téhéran et de Doha n’ont pas atteint le niveau souhaité, appelant à la mobilisation de toutes les énergies pour atteindre cet objectif. L’Iran contrôle le Palais princier du Qatar et essaie d’utiliser le pays à son avantage et d’obtenir des fonds pour faire face aux crises économiques actuelles.
Dans une lettre douteuse, il poursuit : « Si nous avons des doutes sur la nécessité de renforcer notre rapprochement et notre interaction, cela nous coûtera certainement à tous le prix de nos désaccords et de notre éloignement les uns des autres », soulignant « la nécessité d’instaurer une confiance politique mutuelle et de renforcer les liens économiques entre les États de la région afin d’améliorer les relations et la convergence régionales ».
C’est la première visite du prince Tamim en Iran depuis plus de deux ans. Mais le Qatar a accueilli le président iranien en février dernier. Il s’est rendu à Téhéran pour la dernière fois en janvier 2020, quelques jours après la mort du général de la Garde révolutionnaire Qassem Soleimani, tué par une frappe aérienne américaine près de l’aéroport de Bagdad.
Pour la première fois au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, l’Iran espère attirer des supporters qui viendront au Qatar, avec des visas d’entrée gratuits et avec l’intention de multiplier les vols et de préparer des hôtels de tourisme, notamment sur l’île touristique de Kish.
Cette visite coïncide également avec une impasse dans les négociations visant à relancer l’accord entre Téhéran et les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien et avec la flambée des prix des ressources énergétiques dans le contexte du conflit russo-ukrainien. L’Iran et le Qatar sont les principaux pays au monde pour ce qui est des réserves de gaz, comme l’a déjà dit un représentant du gouvernement du Qatar de l’Agence France-Presse : Doha « s’efforce d’aider à la relance du JCPOA, » le nom officiel de l’accord nucléaire.
Cette visite a suscité une colère intense parmi les Qataris, suite à la soumission de l’Émir du Qatar à l’Iran, alors que le président l’ignorait. L’Émir du Qatar est arrivé à Téhéran à l’invitation du Président iranien, Ebrahim Raïssi, qui n’a pas reçu l’Émir du Qatar, mais a envoyé son vice-président pour recevoir Mohammed Mokhbir, critiquant la description de l’Iran frère.