Sous les décombres… L’Iran révèle le sort de l’uranium après la frappe américaine

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a révélé le sort de l’uranium enrichi à 60 % après les frappes américaines contre les installations nucléaires de son pays en juin dernier.
Araghchi a déclaré que «le stock d’uranium enrichi à 60 % est enterré sous les décombres».
Le ministre iranien a fait cette déclaration lors d’un entretien téléphonique avec ses homologues européens, selon le journaliste de «Axios», Barak Ravid, qui a rapporté l’information sur son compte sur la plateforme «X».
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Une nouvelle série de négociations doit se tenir mardi prochain entre l’Iran et la troïka européenne (France, Allemagne, Royaume-Uni) au sujet du programme nucléaire de Téhéran.
Un appel conflictuel
Les ministres des Affaires étrangères de la France, Jean-Noël Barrot, de l’Allemagne, Johann Wadephul, du Royaume-Uni, David Lammy, ainsi que la responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Kaja Kallas, se sont entretenus vendredi par téléphone avec leur homologue iranien Abbas Araghchi.
Selon Ravid, «l’appel entre les ministres de la troïka européenne et Abbas Araghchi n’a abouti à aucun progrès, le ministre iranien n’ayant présenté aucune proposition ou idée nouvelle concernant les inquiétudes liées au programme nucléaire».
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Il ajoute : «La conversation a commencé sur un ton conflictuel, Araghchi demandant avec colère si la troïka avait le droit d’activer le “mécanisme de déclenchement” (restauration des sanctions)».
Toujours selon lui, «Araghchi n’a montré aucun réel intérêt à parvenir à un accord, se limitant à proposer une rencontre entre ses adjoints et les directeurs politiques de la troïka. Le ministre iranien n’a pas non plus exprimé de volonté de reprendre les discussions avec les États-Unis, affirmant que c’est Washington qui refuse de négocier».
Araghchi a confirmé que «l’Iran coopère avec l’Agence internationale de l’énergie atomique», mais sans indiquer de disposition à «accorder un accès supplémentaire aux inspecteurs onusiens».
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Sous les décombres
Le journaliste d’«Axios» a précisé qu’Araghchi avait assuré aux ministres européens que «le stock d’uranium enrichi à 60 % est enterré sous les décombres et qu’il n’existe actuellement aucun moyen pratique de l’extraire».
Cette déclaration rejoint celle de la Maison-Blanche, qui avait affirmé, à la suite du bombardement des sites de Fordo, Ispahan et Natanz en juin, que l’Iran n’avait pas déplacé ses réserves d’uranium hautement enrichi avant la frappe américaine, soulignant qu’il se trouvait «sous les décombres».
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Rien n’a été déplacé
Des rapports médiatiques avaient évoqué la possibilité que l’Iran ait déplacé ou dissimulé une partie de l’uranium enrichi avant la frappe américaine, mais le président Donald Trump avait affirmé à l’époque qu’il ne croyait pas à une telle opération.
Il avait déclaré : «Je ne pense pas qu’ils l’aient fait. D’abord, c’est extrêmement difficile à réaliser et très dangereux. C’est très lourd, vraiment très lourd. Le déplacer est une tâche presque impossible».
Et d’ajouter : «De plus, nous n’avons pas donné de préavis important, car ils n’ont découvert notre attaque qu’au dernier moment. Personne ne pensait que nous viserions ce site, car tout le monde affirmait qu’il était fortifié et invulnérable», en référence à l’installation de Fordo.
Trump avait conclu : «Ils ont fui eux-mêmes, chacun cherchant à sauver sa vie. Ils n’ont rien transporté».
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