Souffrances des Yéménites : une fragilité morale qui efface les corps sous la domination des Houthis et des Frères musulmans

Au cœur du Yémen, où le conflit s’intensifie et où les lueurs d’espoir s’éteignent face à la fragilité d’un pouvoir fragmenté, un rapport du site « Aden Time » souligne que les politiques des Houthis d’un côté, et celles des Frères musulmans de l’autre, ont aggravé la crise humanitaire à des niveaux sans précédent, plongeant des millions de Yéménites dans la pauvreté, la faim et le déplacement.
Dans le nord, les Houthis exploitent la crise à leur avantage en imposant des prélèvements systématiques qui accablent lourdement la population, tandis que les Frères musulmans sont accusés de fournir un « couvert politique » dans les couloirs internationaux sous prétexte de « compromis », privant ainsi des milliers de familles de leurs moyens de subsistance et de leur capacité à répondre à leurs besoins élémentaires.
À Taëz, la vie des civils s’est transformée en cauchemar quotidien : la ville est écrasée par l’étau du siège imposé par les Houthis d’un côté, et par la mauvaise gestion des Frères musulmans dans la zone qu’ils contrôlent de l’autre. Résultat, la cité est devenue une arène de confrontation où se superposent siège, bombardements, chaos administratif et impuissance gouvernementale.
À Marib, devenue refuge pour les déplacés internes, ces derniers affrontent un destin encore plus cruel : les milices houthis et celles affiliées aux Frères musulmans les soumettent à un double chantage, mêlant blocus et extorsion financière. L’aide humanitaire, censée représenter leur seule planche de salut, leur est conditionnée au paiement de lourdes taxes aux mêmes groupes qui prétendent défendre les plus vulnérables.
Cet enchevêtrement, où les Houthis contrôlent la sécurité locale et les Frères musulmans instrumentalisent les discours de règlement politique, a façonné une scène implacable d’inefficacité et de divisions. L’État s’est effacé, laissant les civils seuls face à une machine brutale, sans perspective de protection ni horizon de répit.
Les dangers qui menacent le Yémen dépassent ainsi le seul chaos militaire : ils atteignent le tissu social lui-même. La pauvreté, la faim et le désordre administratif s’allient pour miner l’identité nationale et assombrir les perspectives de stabilité.