Soudan sans Frères musulmans : la vision de Samoud ouvre-t-elle la voie à la fin de la guerre ?

Dans un pays ravagé par une guerre qui dure depuis plus de deux ans, des forces civiles soudanaises tentent de briser le cycle du conflit en proposant une vision qui écarte les solutions temporaires et jette les bases d’une paix durable.

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La coalition civile démocratique des forces de la révolution (Samoud), composée de forces politiques influentes, a élevé ses ambitions en présentant un projet global destiné à mettre fin à la guerre et à redéfinir l’État soudanais sur des bases civiles et fédérales justes.

Cette vision repose sur un dialogue national inclusif à travers une « table ronde » réunissant toutes les forces civiles, en dehors du vacarme des armes, à l’exception du Parti du Congrès national – branche politique des Frères musulmans au Soudan – dont Samoud exige l’interdiction de toute activité politique après des décennies de dévastation.

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L’ancien ministre du gouvernement de transition, Khalid Omar Youssef, figure de proue de Samoud, a déclaré à Al-Ain News que la vision politique récemment approuvée par le mouvement vise à déplacer le débat sur la guerre et la paix vers une discussion rationnelle des causes profondes du conflit et des moyens d’y mettre fin de manière juste et globale, de sorte qu’il s’agisse de la dernière guerre au Soudan, dans un cadre démocratique et fédéral.

Mi-juin, la coalition a validé un document politique intitulé « Mettre fin aux guerres au Soudan, restaurer la révolution et établir l’État », qu’elle a ensuite envoyé à plusieurs coalitions et partis politiques, groupes féminins et de jeunesse, et l’ensemble des forces civiles, accompagné de lettres les invitant à discuter de la vision.

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Les moyens et mécanismes

Samoud propose trois approches et mécanismes pour mettre en œuvre sa vision :

1. Établir une position unifiée pour mettre fin à la guerre en dialoguant avec les forces politiques, civiles, sociales et syndicales. 
2. Engager directement les deux parties au conflit pour leur faire admettre qu’aucune solution militaire n’est possible, et les inciter à opter pour une voie pacifique et négociée tout en facilitant l’aide humanitaire et la protection des civils. 
3. Mobiliser le soutien régional et international pour contenir la crise humanitaire, encourager les efforts de paix et participer à la reconstruction après l’instauration de la paix. 

Deux moyens de communication sont proposés, pouvant se dérouler en parallèle :

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• Mobiliser les forces populaires et politiques pour construire un large front civil regroupant les forces révolutionnaires opposées au coup d’État du 25 octobre 2021 et à la guerre du 15 avril 2023. Cette initiative reposerait sur une charte politique, des mécanismes de coordination flexibles, et inclurait l’adhésion à Samoud, la coordination des positions ou la formation d’un front plus large. 
• Lancer un processus politique sous forme de table ronde (dialogue soudano-soudanais) pour aboutir à un consensus sur les principes et méthodes de sortie de guerre et d’établissement de l’État. 

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Un large front civil

Khalid Omar Youssef a précisé que la vision a été envoyée à des acteurs comme la coalition démocratique, le Pacte de fondation, le Parti Baas arabe socialiste, le Parti du Congrès populaire, le Parti Oumma dirigé par Mubarak Al-Fadil et l’alliance de Tijani Sissi.

Des discussions sont également en cours avec le Mouvement de libération du Soudan dirigé par Abdel Wahid Mohamed Nour, pour constituer un large front civil contre la guerre. Samoud a aussi contacté les groupes civils de jeunes et de femmes, les considérant comme des secteurs clés dans la consolidation d’un front démocratique uni.

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Pour Khalid Omar, la guerre a causé d’immenses souffrances, et il est temps d’y mettre fin. Il a souligné que ce dialogue vise à établir une table ronde où toutes les forces parviendront à des principes clairs pour instaurer la paix.

Et les Frères musulmans ?

La vision politique de Samoud stipule clairement l’interdiction de toute activité politique du Parti du Congrès national – la branche des Frères musulmans – ainsi que de ses organisations affiliées. Il appelle à la saisie de tous leurs biens au profit du ministère des Finances.

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La sécurité et la défense

Selon le document, la réforme des institutions sécuritaires doit :

• Être fondée sur des normes professionnelles et nationales conformes aux standards internationaux, 
• Représenter équitablement toutes les régions selon leur poids démographique, 
• Refléter la diversité ethnique et culturelle, 
• Adopter une nouvelle doctrine militaire nationale, exempte d’allégeance idéologique, politique ou tribale, 
• Être placée sous autorité civile, 
• Se limiter à la protection du territoire, du système démocratique et des droits fondamentaux. 

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La politique étrangère

Samoud insiste aussi sur une politique étrangère :

• Équilibrée, basée sur les intérêts nationaux, 
• Favorisant la paix et la sécurité régionales et internationales, 
• Respectant la non-ingérence dans les affaires d’autrui, 
• Fondée sur le bon voisinage, 
• Engagée dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme, la criminalité transfrontalière et l’immigration illégale.

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