Sommet arabe « allégé » à Riyad pour examiner la proposition de Trump
La réunion ne devrait probablement pas aboutir à des mesures concrètes pour faire pression sur le président américain afin qu’il revienne sur son plan de déplacement forcé des habitants de Gaza.
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À Riyad, ce vendredi, se tient une rencontre entre les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe, de l’Égypte et de la Jordanie, convoquée par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Cependant, il est largement attendu que ce sommet ne produise guère d’actions concrètes visant à faire reculer le président américain sur son projet de déplacement des habitants de Gaza.
Bien que ce sommet « allégé » doive aborder une alternative au projet de Donald Trump visant à prendre le contrôle de la bande de Gaza et à expulser ses habitants – proposition qui a été largement rejetée dans le monde arabe – les observateurs estiment qu’aucune décision décisive ne sera prise pour contrer le risque d’exode, ni pour faire pression sur l’administration Trump afin qu’elle abandonne sa proposition.
Certaines analyses évoquent la possibilité de mettre en jeu des dossiers tels que le secteur pétrolier ou des accords de paix pour faire pression sur Washington, mais ces scénarios semblent peu probables, notamment en raison du désir des dirigeants arabes de maintenir des relations solides avec l’administration Trump et de l’importance des accords de paix pour certains pays. Quelques voix ont même suggéré que les dirigeants arabes pourraient répéter l’initiative de l’interdiction du pétrole lors de la guerre de 1967 ou menacer de se retirer des accords de paix en cas de dégradation des relations israélo-égyptiennes, mais ces propositions ne semblent pas adaptées au contexte actuel.
Selon l’agence de presse saoudienne WAS, la rencontre est décrite comme « fraternelle et informelle », s’inscrivant dans la continuité des rencontres amicales privées qui ont lieu régulièrement depuis de nombreuses années entre les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe, de l’Égypte et de la Jordanie.
De plus, cette réunion se déroule dans le cadre des relations étroites et fraternelles qui unissent ces dirigeants et qui contribuent à renforcer la coopération et la coordination entre les pays du Conseil, la Jordanie et l’Égypte.
Toute décision relative à une action arabe conjointe sera prise dans le cadre de l’ordre du jour du prochain sommet arabe d’urgence, qui sera accueilli par l’Égypte en mars prochain.
Par ailleurs, ce dimanche, l’assistant secrétaire général de la Ligue des États arabes, Hossam Zaki, a annoncé qu’un meeting arabe à cinq, réunissant l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats, se tiendra à Riyad avant le sommet arabe d’urgence au Caire.
Dans une interview télévisée sur la chaîne égyptienne ON, Zaki a expliqué que ces cinq pays se réunissent spécifiquement avant le sommet du Caire parce qu’ils ont coordonné leurs positions depuis le début de la guerre à Gaza et se sont retrouvés à plusieurs niveaux, y compris au niveau ministériel.
Il a ajouté que ces pays se réuniront cette fois à Riyad pour coordonner leurs idées et propositions égyptiennes qui seront présentées au sommet arabe.
Lors de son intervention, Zaki a indiqué qu’il était probable que la Palestine soit également invitée à participer à la réunion qui discutera du cadre général de la proposition égyptienne destinée au sommet arabe, proposition qui n’a pas été évoquée dans le communiqué de l’agence WAS ce jeudi.
Un communiqué de la présidence égyptienne a annoncé que le président Abdel Fattah al-Sissi avait terminé sa visite à Madrid, capitale espagnole, avant de se diriger vers l’Arabie saoudite dans le cadre d’un voyage qui devrait se concentrer sur un plan de reconstruction de Gaza, en réponse à la proposition de Trump.
L’Égypte a également fixé un nouveau rendez-vous pour le sommet arabe d’urgence sur la question palestinienne au 4 mars prochain, au lieu du 27 février, en invoquant des raisons « préparatoires et logistiques ».
Le Caire a souligné que l’objectif du sommet était de rejeter le plan de déplacement israélien adopté par l’administration américaine et de présenter une proposition arabe globale en réponse à cette initiative.
Dans un contexte connexe, le roi Abdullah II de Jordanie a mis en garde ce jeudi contre le risque d’escalade en Cisjordanie et à Jérusalem occupée, réaffirmant son opposition au déplacement des Palestiniens lors d’une rencontre à Amman avec un délégation du Parlement américain dirigée par le membre de la commission des affaires étrangères, Daril Issa, selon un communiqué du palais royal.
Le roi Abdullah a insisté sur « la nécessité de redoubler d’efforts internationaux pour parvenir à une paix juste et globale basée sur la solution à deux États (palestinien et israélien) », soulignant le rôle central des États-Unis dans la promotion de ces efforts.
Il a réitéré le rejet par le royaume de toute tentative de déplacement des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, et souligné l’importance de maintenir le cessez-le-feu à Gaza et de renforcer la réponse humanitaire.
Ce dimanche, lors d’une rencontre à Amman avec une délégation du Congrès présidée par le sénateur Richard Blumenthal, le roi a de nouveau insisté sur le refus du déplacement des Palestiniens, soulignant l’importance de garantir la pérennité du cessez-le-feu à Gaza.