Grand Maghreb

Saïed accuse les mouvements sionistes d’être derrière la contrebande terroriste 

Le président tunisien a confirmé que l'opération visant à faire échapper des terroristes de la prison de Mornaguia avait été planifiée il y a des mois pour perturber l'État


Le président tunisien Kais Saïed a affirmé mercredi que l’évasion de cinq détenus impliqués dans des affaires « terroristes » mardi était une opération de « trafic » planifiée depuis des mois, mettant en avant le rôle des mouvements sionistes dans l’opération. Il a déclaré que c’était une punition pour la position de la Tunisie sur la question palestinienne et son refus de cibler la bande de Gaza. Il a appelé à un examen approfondi des nominations dans les agences de sécurité pour contrer les infiltrations. 

Dans une vidéo publiée par la présidence après sa réunion avec le ministre de l’Intérieur Kamel Feki, il a déclaré : « L’opération de trafic qui a eu lieu mardi n’était pas une évasion… toutes les preuves indiquent que l’opération avait été planifiée depuis longtemps. » 

Le mardi, le ministère de l’Intérieur tunisien a annoncé l’évasion de cinq détenus impliqués dans des affaires « terroristes » de la prison de Mornaguia, l’une des plus grandes prisons du pays, exhortant les citoyens à signaler toute information à leur sujet.

Le président de la Tunisie, lors de sa réunion avec la ministre de la Justice, Leïla Jaffel, au palais de Carthage le mercredi, a appelé à une enquête rapide pour identifier les responsables de l’évasion, en particulier ceux qui l’ont planifiée, que ce soit de l’intérieur ou de l’extérieur de la prison. 

Les enquêtes autorisées ne devraient pas se limiter à déterminer les responsabilités à l’intérieur de la prison, mais devraient également cibler les responsabilités à l’extérieur, car une telle opération ne peut avoir lieu qu’avec la planification de parties qui ne sont pas derrière les barreaux et qui devraient faire l’objet de poursuites judiciaires.

De plus, selon la présidence, il a souligné la nécessité pour les juges de remplir pleinement leurs responsabilités en traitant des affaires présentées devant eux. Il est déraisonnable que des affaires liées à la sécurité nationale ou à la malversation des fonds publics restent en suspens pendant des années sans être résolues.

 Lors de sa réunion avec le Premier ministre Ahmed Hachani, Saïed accuse les mouvements sionistes d’être derrière la contrebande terroriste a souligné la nécessité d’accélérer l’audit des nominations au sein de toutes les institutions de l’État, ce qui représente non seulement un gaspillage de fonds publics mais met également en péril la sécurité nationale. 

Dans une déclaration publiée par la présidence, il a souligné que « ce qui s’est passé mardi dans l’opération de trafic de plusieurs prisonniers démontre la gravité de ces nominations. De plus, certaines entités sont liées à des cercles extérieurs dont le seul objectif est de viser l’État et sa paix intérieure, car ces cercles n’acceptent aucun système national mais cherchent uniquement une démocratie formelle et trompeuse contrôlée par des groupes de pression et des agents ». 

Les nominations dans les institutions tunisiennes, en particulier les organes de sécurité sensibles, au cours de la dernière décennie, ont représenté un défi majeur pour les efforts de réforme globale du président Saïed visant à libérer les institutions de l’État de l’influence partisane.

Au cours de la dernière décennie, les nominations dans les institutions de l’État étaient soumises à des quotas et des allégeances au système précédent, en particulier Ennahdha, ce qui a facilité la présence d’extrémistes et de personnes ayant des antécédents criminels dans les organes de sécurité sensibles. De nombreuses unions de sécurité ont mis en garde à ce sujet, tandis que le président a à plusieurs reprises appelé à la purification de l’administration et des institutions.

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Malgré les mesures strictes en matière de sécurité et de droit concernant les règles de nomination pour les institutions de sécurité et de prison, y compris l’enquête sur les antécédents du candidat, en particulier en ce qui concerne les soupçons concernant son bagage intellectuel et son potentiel d’extrémisme, ces règles ont été contournées en raison du contrôle des forces politiques sur le ministère de l’Intérieur après la révolution.

La dissolution de l’appareil de sécurité de l’État représente un changement au lieu d’une réforme après les erreurs commises après la révolution, car cet appareil avait un rôle dans la protection de la sécurité nationale et la surveillance des personnes impliquées dans le terrorisme.

Dans une déclaration distincte mardi soir, le ministère de l’Intérieur a annoncé le licenciement de deux responsables de la sécurité, le directeur général des services spéciaux et le directeur du renseignement général public. Le ministère de la Justice a également limogé le directeur de la prison, comme l’ont rapporté les médias généraux.

Des sources médiatiques ont rapporté la découverte d’uniformes de sécurité à l’endroit d’où le groupe s’est échappé, mais des experts ont affirmé qu’il était difficile pour des terroristes de s’échapper par les fenêtres de la prison en raison de l’absence d’équipements capables de couper à travers les barres de fer robustes.

La mention par le président d’une collusion externe n’est pas exclue, selon les observateurs, car des médias israéliens ont parlé dans le passé d’une collusion interne dans l’assassinat de Mohamed Zouari par le Mossad.

La Tunisie envisage d’adopter une loi criminalisant la normalisation, qui punit quiconque communique avec le côté israélien, mais la séance a été reportée à jeudi, suscitant des critiques sur l’impact potentiel de la loi sur les intérêts tunisiens.

Parmi les évadés figure Ahmed Al-Maliki (44 ans), surnommé « Al-Somali », qui est en détention depuis 2014 pour sa participation à des affaires « terroristes », dont l’assassinat de personnalités de l’opposition.

Le 6 février 2013, la figure de l’opposition de gauche Chokri Belaid a été assassinée dans la capitale tunisienne, provoquant une crise politique.

La justice a ouvert une enquête à l’époque, mais à ce jour, aucun verdict n’a été rendu dans cette affaire ni même dans celle de l’assassinat de l’ancien député parlementaire Mohamed Brahmi le 25 juillet 2013.

La prison civile de Mornaguia est l’une des plus grandes prisons du pays, abritant des détenus impliqués dans des affaires criminelles, des djihadistes et des opposants au président Kais Saïed.

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