Moyen-Orient

Sablier et pièce d’or… « L’épée du temps » accompagne les otages de Gaza


Au pied de la « colline » des décombres à Khan Younis, dans le sud de Gaza, une petite plateforme est visible avec, dessus, un petit sablier en verre transparent.

Malgré sa petite taille, à peine visible à l’œil des caméras, le message de ce sablier semble clair. Il complète une vidéo publiée précédemment par le mouvement Hamas intitulée « Le temps est compté ».

Récemment, le mouvement Hamas a répondu à la demande de l’épouse d’un otage israélien en publiant une vidéo de son mari pour la rassurer.

Effectivement, le mouvement a partagé la vidéo sur l’application Telegram, qui incluait la phrase « Le temps est compté » en trois langues : arabe, hébreu et anglais.

En arrière-plan de la vidéo, un sablier apparaît, suggérant que le temps s’écoule rapidement, ce qui fait allusion à la situation des otages israéliens détenus par les Brigades Al-Qassam.

Le message temporel prend une dimension particulière dans un contexte de développements rapides qui ont failli mettre fin à l’accord de cessez-le-feu à Gaza, tandis que Tel Aviv menaçait de reprendre la guerre, ce qui pourrait entraîner – entre autres – la mort des otages restants plutôt que leur libération.

À travers le sablier, le Hamas adresse un avertissement au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur la possibilité d’une rupture de l’accord et l’absence de progression vers sa deuxième phase.

L’avenir de l’accord de cessez-le-feu reste flou, d’autant plus que les négociations sur sa deuxième phase n’ont pas encore commencé. Cette phase devrait voir la libération de tous les otages vivants et la fin de la guerre.

La troisième et dernière phase de l’accord sera consacrée à la reconstruction de Gaza, un projet colossal dont les Nations Unies estiment le coût à plus de 53 milliards de dollars.

Les membres des Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, se sont déployés à Khan Younis, dans le sud de Gaza, où une plateforme a été préparée pour effectuer la remise des prisonniers à la Croix-Rouge internationale.

Le mouvement palestinien se prépare, ce samedi, à réaliser le sixième échange d’otages israéliens contre des détenus palestiniens dans le cadre d’un accord qui est sur le point de s’effondrer cette semaine.

Les trois otages qui seront libérés samedi sont Sasha Trobanov (29 ans), israélo-russe, Sagi Dekel Han (36 ans), israélo-américain, et Yair Horn (46 ans), israélo-argentin.

Chaîne en or

La branche militaire du Hamas a offert à l’otage Sagi Dekel un cadeau en or pour sa fille, née quatre mois après sa capture, un geste symbolique adressé au-delà de l’otage, jusqu’à Donald Trump, le président américain qui a secoué le monde avec une proposition concernant Gaza.

Trump a stupéfié la communauté internationale lorsqu’il a annoncé la semaine dernière une proposition visant à placer Gaza sous contrôle américain, reconstruire les zones détruites et les transformer en « Riviera du Moyen-Orient », tout en déplaçant les Palestiniens ailleurs, sans plan de retour.

La proposition a suscité une vaste condamnation régionale et internationale, ainsi qu’une réaction arabe unifiée.

Après cette indignation, il semble que le Hamas se tourne vers la « diplomatie », espérant que la puissance douce puisse accomplir ce que les menaces n’ont pas pu.

Voiture volée

Des rapports médiatiques ont indiqué que le sixième échange aura lieu à bord d’un véhicule saisi par les brigades Al-Qassam lors de l’attaque du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Si cela se confirme, ce ne sera pas la première fois que le Hamas utilise une voiture volée en Israël pour transporter les otages avant de les remettre à la Croix-Rouge internationale.

De son côté, l’armée israélienne a déclaré être prête à recevoir les prisonniers à un point unique après environ une heure à Re’im, près de la bande de Gaza.

Uniforme militaire « israélien »

Pendant les préparatifs, des éléments d’élite des Brigades Al-Qassam et des Brigades Al-Quds, la branche armée du Jihad islamique, sont arrivés sur le site de remise à Khan Younis, vêtus de tenues ressemblant à des uniformes militaires israéliens.

M-60

Après les fusils « Ghol » utilisés lors des précédents échanges, cette fois-ci, des fusils « M-60 » sont visibles. Ces mitraillettes ont été utilisées par Israël pendant la dernière guerre de Gaza, envoyant des messages devenus habituels lors des échanges.

Le fusil est une mitrailleuse automatique de calibre 7,62 mm, tirant 600 balles par minute, avec un chargeur capable de contenir entre 200 et 1000 balles, refroidi par air.

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