Saad Al-Awlaqi, nouveau chef d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique : ce que vous devez savoir
Saad bin Atef Al-Awlaqi, alias « Abu al-Leith », est le nouveau leader de l’organisation Al-Qaïda dans la péninsule arabique, succédant à Khalid bin Omar Batarfi, dont le décès a été annoncé hier, lundi. D’origine yéménite, il fait partie de ceux ramenés par le chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden, de l’Afghanistan au Yémen après sa mort par les États-Unis en 2011.
Ainsi, Al-Awlaqi devient le cinquième dirigeant à diriger Al-Qaïda au Yémen publiquement, après avoir travaillé pendant des années comme adjoint de l’organisation extrémiste dans le pays. On le décrit comme le « dynamo » ayant occupé de nombreux postes au sein de la structure de l’organisation, le dernier étant celui des « opérations », en plus de son travail au sein du Conseil consultatif, l’organe dirigeant suprême d’Al-Qaïda.
Né dans la ville d’Al-Sha’abah dans la vallée d’Yashbum relevant du district d’Al-Saeed dans la province de Shabwah (sud), Al-Awlaqi est issu de la grande tribu des Al-Awaleq, la même tribu dont est originaire le mentor d’Al-Qaïda, Anwar al-Awlaqi, tué par un drone américain en 2011. Sa date de naissance précise n’est pas connue, mais le Département d’État américain a estimé trois dates possibles : 1978, 1981 et 1983, indiquant qu’il mesure 168 cm.
Il est également décrit comme la personnalité la plus influente sur les éléments terroristes par rapport à Batarfi, et son nom est apparu lors de la fondation de ce que l’on appelle pour la première fois « Ansar al-Sharia » en 2009, en parallèle avec l’augmentation de l’activité d’Al-Qaïda à l’intérieur du pays et dans la région.
Selon le site Web du programme de récompenses pour la justice du Département d’État américain, Al-Awlaqi était membre du Conseil consultatif d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique et gouverneur de la province de Shabwah au Yémen, pendant la domination de l’organisation sur Abyan dans le sud.
Il est resté dans ce qui est connu sous le nom de « l’émirat de Shabwah » jusqu’en 2014, date à laquelle il a été promu au Conseil consultatif, puis nommé à la tête des « opérations » en tant que l’un des principaux cadres de l’organisation.
Al-Awlaqi figure sur la liste du « programme de récompenses pour la justice » : les États-Unis offrent une récompense pouvant aller jusqu’à six millions de dollars pour des informations le concernant. Le Département d’État américain affirme qu’Al-Awlaqi « a appelé ouvertement à des attaques contre les États-Unis et leurs alliés ».
Les États-Unis considèrent qu’Al-Qaïda dans la péninsule arabique, basé au Yémen, est la branche la plus dangereuse d’Al-Qaïda depuis sa tentative de faire exploser un avion au-dessus des États-Unis en 2009.
L’organisation a revendiqué plusieurs attaques, notamment l’attaque contre le journal satirique « Charlie Hebdo » à Paris en 2015, qui a fait 12 morts.
Un rapport des Nations unies sur Al-Qaïda a récemment déclaré : « Malgré le recul de l’organisation dans la péninsule arabique, elle reste le groupe terroriste le plus efficace au Yémen, ayant l’intention de mener des attaques dans la région et au-delà ». Les estimations fournies par les Nations unies indiquent que le total des combattants d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique se situe entre 3 000 et 4 000, actifs et passifs.