Politique

Russie et Ukraine entre feu et négociations : missiles dans le ciel et échanges sur le terrain


Une nouvelle vague d’échange de prisonniers est attendue entre la Russie et l’Ukraine, mais cette lueur issue des salles de négociation ne suffit pas à faire taire le fracas des bombardements qui se poursuivent des deux côtés.

Au moins huit personnes ont été blessées lors d’une attaque massive de drones et de missiles russes ayant visé Kiev samedi matin, jour où les deux parties entament la deuxième phase d’un échange de prisonniers d’une ampleur inédite.

« La capitale et sa région sont à nouveau la cible d’une attaque massive de l’ennemi. Les systèmes de défense antiaérienne sont en action sans interruption à Kiev et dans sa banlieue », a déclaré le maire de la ville, Vitali Klitschko, sur Telegram.

Il a précisé que huit personnes avaient été blessées, dont deux transportées à l’hôpital, les autres ayant reçu des soins sur place.

Des journalistes de l’AFP ont entendu plusieurs explosions au cours de la nuit. Les autorités civiles et militaires de Kiev ont rapporté des incendies ainsi que la chute de débris de missiles et de drones sur plusieurs quartiers de la capitale.

La veille, deux personnes avaient péri dans des frappes russes sur la ville portuaire d’Odessa, dans le sud du pays, et trois autres dans la région de Kherson, également au sud.

Le ministère russe de la Défense a, de son côté, affirmé que l’Ukraine avait lancé depuis mardi 788 drones et missiles sur le territoire russe, dont 776 auraient été abattus.

Un tournant dans les échanges

Ces attaques surviennent alors que la Russie et l’Ukraine ont entamé un échange record de prisonniers devant concerner « un millier de détenus » de chaque côté, répartis sur trois jours.

Il s’agit là du seul résultat concret issu des discussions entre délégués russes et ukrainiens qui se sont tenues à Istanbul à la mi-mai.

La première phase de cet échange, qui a eu lieu vendredi, a permis la libération de 270 militaires et 120 civils de chaque camp. Les deux prochaines étapes sont prévues samedi et dimanche.

Dans la région de Tchernihiv, où les prisonniers ukrainiens libérés par la Russie ont été accueillis, des centaines de personnes, majoritairement des femmes, les attendaient avec des pancartes et des photos à la main, selon un journaliste de l’AFP.

Certains pleuraient et criaient d’émotion, saluant les bus remplis d’hommes amaigris qui revenaient au pays.

Des retrouvailles chargées d’émotion

Lorsque les anciens prisonniers sont descendus des bus, enveloppés dans des drapeaux ukrainiens, leurs proches se sont précipités pour les retrouver, tenant parfois des photos d’êtres chers, dans l’espoir que l’un des libérés les reconnaisse.

Un haut responsable ukrainien, sous couvert d’anonymat, a confié à l’AFP que chaque échange recelait son lot de surprises : « Certains des prisonniers rapatriés figuraient sur les listes de disparus ou avaient été déclarés morts. »

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a souligné dans son allocution du soir : « C’est la première phase de la plus grande opération d’échange depuis le début de la guerre. »

Du côté russe, Moscou a annoncé avoir récupéré vendredi 270 militaires et 120 civils, dont « des habitants de la région de Koursk capturés par les forces ukrainiennes » lors de l’offensive de l’été 2024.

L’ancien président américain Donald Trump a salué cette opération, affirmant qu’il souhaitait pousser les deux belligérants à entamer des négociations afin de « mettre fin à l’effusion de sang » au plus vite.

Sur son réseau Truth Social, il a écrit : « Félicitations aux deux camps. Cela pourrait-il mener à quelque chose de plus grand ??? »

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page