Avancée russe à Donetsk : le terrain devance la diplomatie en Ukraine

L’équilibre des forces sur le terrain penche en faveur de la Russie en Ukraine, où ses troupes continuent de réaliser des gains face à des forces ukrainiennes moins nombreuses et moins équipées.
Ce samedi, Moscou a annoncé la prise de deux villages dans la région orientale, dans le cadre de l’intensification de sa pression militaire alors que les efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit s’accélèrent.
Dans un communiqué diffusé sur Telegram, le ministère russe de la Défense a indiqué que l’armée avait pris le contrôle des villages de Sredni et Kleban-Byk.
Sur la route de Kramatorsk
La prise du second village constitue une étape supplémentaire vers la ville de Kostiantynivka, un bastion stratégique situé sur l’axe menant à Kramatorsk, qui abrite une importante base logistique de l’armée ukrainienne.
Ces derniers mois, les forces russes ont accumulé des avancées territoriales face à une armée ukrainienne affaiblie en nombre et en équipement.
Dans le même temps, les perspectives d’un sommet entre les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky se sont amenuisées, après que l’ancien président américain Donald Trump a annoncé vendredi qu’il prendrait une décision « importante » dans les deux semaines à venir, pouvant inclure de nouvelles sanctions contre Moscou, face à l’impasse des tentatives de médiation américaines.
Vendredi également, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé le président ukrainien de bloquer toute rencontre bilatérale avec son homologue russe, au lendemain de critiques similaires émises par Zelensky à l’encontre de Moscou.
À l’heure actuelle, l’armée russe contrôle environ 20 % du territoire ukrainien.
Des espoirs qui s’amenuisent
Les chances de voir se tenir un sommet entre Moscou et Kiev se réduisent. Alors que Trump avait annoncé en début de semaine que Poutine et Zelensky, rencontrés séparément récemment, avaient donné leur accord de principe pour un sommet, il a ensuite comparé les deux dirigeants à « l’huile et l’eau », soulignant la difficulté extrême de les réunir à la même table.
Trump a déclaré à la presse à Washington que les deux présidents « ne s’entendent pas beaucoup pour des raisons évidentes ». Il a ajouté qu’il pourrait inviter Poutine à assister à la Coupe du monde de football 2026 organisée aux États-Unis, si des progrès étaient réalisés concernant l’Ukraine.
De son côté, Lavrov a contribué à réduire encore les espoirs de dialogue direct entre Poutine et Zelensky, en mettant en doute la légitimité du président ukrainien et en réitérant les exigences du Kremlin.
Dans une interview accordée à la chaîne américaine NBC, il a assuré que Poutine était « prêt à rencontrer Zelensky » une fois l’ordre du jour d’un sommet établi, tout en affirmant que ce dernier « n’était absolument pas prêt ».
À Kiev, Zelensky a répondu qu’il n’existait « aucun accord avec les Russes », précisant que son pays n’avait conclu que des ententes avec Trump sur la poursuite des efforts diplomatiques.
Un chemin vers l’inconnu
La question des garanties de sécurité à fournir à l’Ukraine domine les discussions diplomatiques menées par Washington pour parvenir à un accord de paix.
Trump avait déclaré que la Russie avait accepté certaines garanties de sécurité occidentales pour Kiev.
Moscou a toutefois exprimé des doutes sur toute formule de ce type. Mercredi, Lavrov a qualifié de « fantasme » et de « chemin vers l’inconnu » toute discussion de garanties en l’absence de la Russie.
Zelensky, qui souhaite le déploiement de forces étrangères en Ukraine afin de dissuader toute attaque future, a rétorqué : « Quand la Russie évoque les garanties de sécurité, je ne sais franchement pas encore qui est censé la menacer. »
Le Kremlin a de longue date affirmé qu’il n’accepterait jamais de telles dispositions, désignant l’ambition de Kiev de rejoindre l’OTAN comme l’une des principales raisons de son offensive.