Renvoi de Tantawi devant la Cour criminelle… Voici les accusations portées contre lui
Ahmed Tantawi, qui avait l’intention de se présenter aux prochaines élections présidentielles en Égypte avant d’annoncer son incapacité à satisfaire aux conditions de candidature, a été renvoyé devant le tribunal pénal hier, accusé de « trafic de documents électoraux sans autorisation des autorités ».
L’un des membres de la campagne de Tantawi a déclaré à l’agence (AFP) : « Les avocats ont été surpris de trouver les noms de Tantawi et de Mohammed Abu Diyar (directeur de sa campagne) parmi les accusés dans l’affaire des procurations », selon les informations du journal (Al-Masri al-youm).
L’activiste des droits de l’homme et directeur de l’Initiative égyptienne pour les droits de la personne, Hossam Bahgat, a écrit sur son compte (X) : « Le candidat à la présidentielle Ahmed Tantawi, son directeur de campagne et 21 de ses membres ont été renvoyés en procès pénal. »
Bahgat a expliqué que l’accusation portée est « le trafic de documents électoraux sans autorisation des autorités », ajoutant que le tribunal a décidé d’examiner l’affaire le 28 de ce mois.
Le ministère de l’Intérieur égyptien a annoncé le 9 octobre de l’année dernière l’arrestation de plusieurs individus dans les gouvernorats d’Alexandrie, de Gizeh, de Fayoum et de Suez alors qu’ils préparaient des procurations falsifiées pour l’un des candidats potentiels à la présidentielle. Il a précisé que les personnes arrêtées avaient apposé leurs signatures sur les procurations falsifiées, prétendant qu’elles avaient été émises par des bureaux d’enregistrement immobilier, selon l’agence de presse officielle.
Il a mentionné que « 596 exemplaires vierges de procurations falsifiées » ont été trouvés en possession des accusés et que « des procédures légales ont été engagées contre le propriétaire de l’imprimerie ».
Lors d’un entretien avec l'(AFP) le mois dernier, Tantawi a accusé les autorités de l’empêcher délibérément de collecter les procurations requises, en empêchant délibérément ses partisans de préparer des procurations dans les bureaux d’enregistrement immobilier chargés de cette mission dans tout le pays. Pour remédier à cette situation, Tantawi a appelé ceux qui souhaitaient préparer des procurations pour lui à remplir des formulaires manuels qu’il a appelés « Procurations populaires », qui ressemblent aux procurations préparées par les Égyptiens à l’étranger.
Depuis que la Commission électorale nationale a annoncé l’ouverture des candidatures le 4 du mois dernier, Tantawi, âgé de 44 ans, a recueilli plus de 14 000 procurations, comme il l’a annoncé lors d’une conférence de presse le 13 octobre, ce qui ne lui a pas permis de se présenter aux élections présidentielles. Pour compléter son dossier de candidature, il devait collecter 25 000 procurations de citoyens dans 15 gouvernorats sur les 27 du pays, ou obtenir au moins 20 « soutiens » de députés avant la clôture de la période de candidature.
La campagne de Tantawi a déclaré à plusieurs reprises que ses partisans étaient délibérément empêchés d’obtenir des procurations pour diverses raisons : des pannes informatiques à certains moments et le manque de temps nécessaire chez les employés à d’autres moments.
Le mois dernier, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a officiellement soumis ses papiers de candidature pour un troisième mandat présidentiel aux élections présidentielles qu’il est susceptible de remporter.
Al-Sissi a obtenu 424 soutiens de membres du Parlement, pour un total de 596 membres, et plus de 1,1 million de procurations. De même, le président du Parti égyptien social-démocrate, Fareed Zahran, le président du Parti Wafd, Abdel Sattar Yemama, et le président du Parti républicain du peuple, Hazem Omar, ont tous déposé leurs papiers de candidature aux élections présidentielles, soutenus par les soutiens parlementaires requis. Ce dernier a recueilli plus de 60 000 procurations. Les élections présidentielles en Égypte sont prévues du 10 au 12 décembre, avec les résultats annoncés le 18 du même mois.