Renvoi de plusieurs dirigeants d’Ennahdha devant le Pôle antiterroriste
Le mouvement Ennahdha confirme une vaste campagne d'arrestations ayant visé plusieurs de ses membres à moins d'un mois de l'élection présidentielle.
Le tribunal de première instance de la province de Ben Arous a décidé de transférer les enquêtes concernant plusieurs dirigeants et membres du mouvement Ennahdha, arrêtés cette semaine, au Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme. Ce transfert intervient alors que le mouvement évoque une nouvelle vague d’arrestations à moins d’un mois des élections présidentielles prévues pour le 6 octobre prochain.
-
Analystes révèlent les plans du mouvement Ennahdha pour déstabiliser la situation en Tunisie
-
Analyste tunisien : Ennahdha utilise une propagande mensongère et exerce des pressions pour saboter les élections
Jeudi, Ennahdha a confirmé l’arrestation de plusieurs de ses dirigeants, un jour après l’annonce de l’arrestation de membres éminents, dont Mohamed Kaloui, membre du bureau exécutif du mouvement, Mohamed Ali Boukhatem, secrétaire général régional de la province de Ben Arous, et d’autres membres.
Des sources médiatiques locales, dont la radio Mosaïque, ont rapporté jeudi que le ministère public relevant du tribunal de première instance a estimé que les faits reprochés aux personnes arrêtées présentent un caractère terroriste.
-
En Tunisie, Ennahdha et le report de la « tribunal du terrorisme » : peine aggravée
-
Analyste stratégique : Les Tunisiens craignent le retour du mouvement Ennahdha au pouvoir
Ces arrestations surviennent après que le président tunisien Kaïs Saïed a averti, lors d’une réunion cette semaine avec le ministre de l’Intérieur Khaled Nouri et plusieurs responsables de la sécurité, de tentatives de déstabilisation de la situation sécuritaire à l’approche des élections.
Il a demandé « une vigilance accrue, de la prévoyance afin de déjouer toutes tentatives visant la sécurité de l’État et celle des citoyens, notamment en raison de nombreux indices montrant l’implication de certains cercles liés à des entités extérieures ».
-
Nouvelle manœuvre : Ennahdha en Tunisie envisage de changer de nom… Pourquoi ?
-
Le terrorisme assiège le Mouvement Ennahdha en Tunisie… Mandat de dépôt à l’encontre des éléments les plus dangereux de l’appareil secret
Les Tunisiens craignent que certaines forces politiques, affectées par les avancées politiques du pays, ne cherchent à semer le chaos et la confusion pour perturber la situation sécuritaire.
Bien que le mouvement Ennahdha, qui fait partie du Front de Salut National, ait annoncé son intention de ne pas participer aux élections présidentielles ni de soutenir un candidat, il n’est pas exclu qu’il soutienne les opposants de Saïed afin de sortir de son isolement politique et de sa situation de désarroi.
-
Le Mouvement Ennahdha exploite les événements de Gaza pour revenir dans les rues qui l’ont rejeté
-
Le spectre du Mouvement Ennahdha en Tunisie… Des « tirs désespérés » pour ternir la Commission électorale
Cependant, il semble peu probable que le mouvement Ennahdha, qui a perdu beaucoup de sa popularité en raison de son implication dans de nombreuses irrégularités durant sa décennie au pouvoir, soit aujourd’hui capable de mobiliser la rue ou de mettre en œuvre certaines menaces, bien qu’il conserve une certaine influence à travers les réseaux sociaux.
Le président actuel fait face à la concurrence de deux candidats à la présidentielle : le secrétaire général du Mouvement du Peuple, Zohair Maghzaoui, et le politicien Ayachi Zammel, actuellement détenu dans une affaire de falsification de parrainages électoraux. La commission électorale a refusé d’exécuter une décision du tribunal administratif concernant la réintégration de trois candidats : Abdelatif Mekki, secrétaire général du Parti du Travail et de l’Accomplissement, Imed Deymi, homme politique, et l’ex-ministre Mondher Znaidi.
-
Un analyste tunisien a déclaré que le financement massif du Mouvement Ennahdha a suscité de nombreuses questions ces derniers temps
-
Après la fermeture de ses bureaux et l’arrestation de ses dirigeants… Est-ce que le mouvement Ennahdha en Tunisie a pris fin ?
Depuis que le président Saïed a pris des mesures exceptionnelles le 25 juillet 2021, plusieurs dirigeants d’Ennahdha, dont Rached Ghannouchi, ont été arrêtés pour diverses accusations, notamment concernant le réseau secret, le recrutement jihadiste, la corruption et le blanchiment d’argent.
Le mois dernier, le Pôle antiterroriste a pris en charge l’affaire dite du « réseau secret » d’Ennahdha, l’un des dossiers les plus sensibles ayant suscité l’intérêt de l’opinion publique tunisienne, qui réclame de connaître la vérité sur les assassinats politiques et les attaques terroristes qui ont frappé le pays après la révolution.
-
Analyste Tunisien : Ennahdha fait face à un destin et à des défis qu’elle ne peut pas surmonter
-
La Tunisie Place le Président du Conseil de la Choura d’Ennahdha en Assignation à Résidence
Des peines de prison ont également été prononcées à l’encontre de dirigeants de premier plan tels que Ghannouchi, Ali Larayedh et Noureddine Bhiri dans divers dossiers judiciaires.