Référendum et défis : la Constitution gabonaise arrive à un tournant décisif
Un référendum constitutionnel au Gabon place le pays africain sur la voie du retour à l’ordre constitutionnel, mais ce chemin est jalonné de défis.
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Ce samedi, environ 860 000 électeurs gabonais sont appelés aux urnes pour voter sur le projet de nouvelle Constitution, adopté par l’Assemblée constituante.
Cependant, ce texte de 173 articles ne fait pas l’unanimité. Des critiques et accusations visent le président du Conseil militaire au pouvoir, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, soupçonné de vouloir prolonger son maintien au pouvoir.
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Parmi les dispositions controversées figure le passage à un régime présidentiel, en remplacement du système semi-parlementaire en vigueur depuis des décennies.
Le projet prévoit également un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable une seule fois. Seuls les citoyens gabonais âgés de 35 à 70 ans pourront se présenter à la présidence.
Oligui Nguema s’est défendu des accusations d’un texte « taillé sur mesure », affirmant que la proposition est le fruit de la « volonté du peuple gabonais, exprimée dans un processus inclusif et transparent ».
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Selon le projet, le comité de rédaction s’est basé sur les recommandations d’un dialogue national organisé en avril dernier, avant que des modifications ne soient apportées par les autorités de transition.
Certains articles, portant sur l’éligibilité, la gestion foncière et la succession présidentielle, marquent une rupture avec les abus constatés sous la présidence déchue d’Ali Bongo, renversé par l’armée le 30 août 2023.
Les bureaux de vote ont ouvert à 7h, heure locale, et fermeront à 18h.
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Pour faciliter la participation, les autorités ont accordé deux jours fériés payés, jeudi et vendredi, permettant aux citoyens de se déplacer pour voter, même en pleine période scolaire et saison des pluies.
Entre « Oui » et « Non »
Bien que la campagne ait commencé timidement, elle a gagné en intensité au fil des jours, selon des rapports médiatiques.
Pendant dix jours, les partisans du « Oui » ont parcouru tout le pays. Par exemple, le Premier ministre Raymond Ndong Sima s’est rendu à Port-Gentil et Franceville, bastions de la famille Bongo.
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Les soutiens du projet affirment que la Constitution, si adoptée, renforcera l’alternance grâce à une stricte limitation des mandats présidentiels, empêchant ainsi la concentration du pouvoir comme cela fut le cas sous la famille Bongo.
En revanche, le camp du « Non » a organisé peu de rassemblements sur le terrain, privilégiant les réseaux sociaux pour exprimer leurs positions.
Des opposants notables, tels que Pierre-Claver Maganga Moussavou (ancien vice-président), Albert Ondo Ossa (candidat à la dernière présidentielle) et Alain-Claude Billie By Nze (dernier Premier ministre d’Ali Bongo), critiquent des dispositions qu’ils jugent restrictives pour l’éligibilité à la présidence.
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Ils dénoncent également l’instauration d’un régime présidentiel sans Premier ministre et d’un Parlement privé de droits de contrôle.
En somme, ces critiques voient dans ce texte un projet visant à « installer un roi à la tête du Gabon », une position soutenue par des leaders syndicaux influents.
Cependant, malgré ces divergences, la campagne s’est déroulée globalement dans le calme et sans incidents majeurs.
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Principales dispositions
Selon le projet soumis au référendum :
- Le président est le seul détenteur du pouvoir exécutif, assisté de deux vice-présidents, dont l’un sera chargé de la coordination du gouvernement. Le poste de Premier ministre disparaît.
- Les ministres seront responsables uniquement devant le président, et non devant le conseil des ministres.
- Le président peut dissoudre le conseil des ministres une fois durant son mandat, sauf durant les 24 premiers mois de la législature.
- La justice reste indépendante, mais le président de la République présidera le Conseil supérieur de la magistrature.