Politique

Récompense des factions combattant aux côtés des Frères musulmans au Soudan… De quoi s’agit-il ?


Des agriculteurs soudanais du projet Gezira et des experts juridiques ont révélé ce qu’ils ont qualifié de marché entre les dirigeants de l’armée, les Frères musulmans et le Mouvement pour la justice et l’égalité, concernant l’attribution d’une partie du projet et sa gestion, en échange de la participation du mouvement dirigé par le ministre des Finances, Gabriel Ibrahim, dans les combats contre les Forces de soutien rapide.

Le président de l’Alliance des agriculteurs de Gezira et de Managil, Jad Karim Ali, a déclaré à Sudan Tribune qu’un accord avait été signé avec la société Zubaida, et non une simple lettre d’intention comme cela avait été rapporté précédemment.

Karim et certains membres de l’Alliance ont accusé l’armée et les Frères musulmans d’une ingérence étendue dans le projet, soulignant que Gabriel Ibrahim avait cherché à renforcer son contrôle sur toutes les orientations gouvernementales relatives au projet Gezira au cours de la période écoulée.

Il a précisé que Gabriel, en tant que ministre du gouvernement, agissait avec un large mandat, notamment en ce qui concerne les politiques du projet.

Il a attribué ces interventions aux tentatives du ministre des Finances de s’implanter des groupes de Darfour dans le projet Gezira, de le transformer en une institution, et d’appauvrir la volonté des agriculteurs, rendant ainsi le projet une cible facile et une proie facile à avaler.

Karim a confirmé que les habitants et les agriculteurs du projet Gezira ne permettront pas qu’une partie du projet leur soit attribuée ou qu’il soit amputé au profit de quiconque, soulignant que la fourniture de terres résidentielles relève de la responsabilité du gouvernement.

Il a estimé que les interventions du ministre des Finances Gabriel Ibrahim dans le projet Gezira faisaient partie des politiques des groupes armés, principalement les groupes islamistes, avec la complicité des responsables gouvernementaux.

Il a ajouté que certains individus — dont l’identité n’a pas été précisée — mènent un projet de sabotage contre le projet Gezira, dont la majorité sont des islamistes.

Il a expliqué que ce groupe cherche à exploiter les circonstances de la guerre pour faire passer une agenda contre le projet et tenter de l’absorber.

Enfin, l’avocat Hatem al-Senhouri a confirmé dans une interview avec Sudan Tribune que la tentative du gouvernement de donner au Mouvement pour la justice et l’égalité le droit de gérer le projet Gezira ou une partie de sa gestion s’inscrivait dans le cadre d’une corruption politique.

Il a déclaré que ces actions constituaient une récompense pour les factions qui combattent aux côtés du mouvement islamique et de ses organisations en leur donnant des projets à gérer, comme le projet Gezira.

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