Grand Maghreb

Rached Ghannouchi refuse une comparution à distance : L’affaire Complot 2 ébranle les Frères musulmans en Tunisie


Le chef des Frères musulmans tunisiens, Rached Ghannouchi, a refusé de comparaître à distance devant la chambre spécialisée dans la lutte contre le terrorisme du tribunal de première instance, dans le cadre de son procès – ainsi que celui d’autres accusés – pour des accusations de formation d’une cellule terroriste et de complot contre la sécurité de l’État, dans ce qui est communément appelé l’affaire « Complot 2 ».

La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme du tribunal de première instance de Tunis a décidé de reporter l’annonce du verdict, de fixer une nouvelle date pour l’audience de lecture des jugements, et a rejeté les demandes de libération des accusés.

Parmi les accusés figurent également l’ancien chef du gouvernement Youssef Chahed (proche des Frères musulmans) et l’ancienne directrice de cabinet du président de la République, Nadia Akacha.

Le 6 mai dernier, les audiences du procès ont débuté, impliquant plus de 20 personnes accusées de « complot contre la sûreté de l’État », dont Ghannouchi et plusieurs dirigeants du parti Ennahdha, la branche politique des Frères musulmans tunisiens.

Cinq accusés ont assisté à l’audience, tandis que Ghannouchi, Fathi El-Beldi (ancien haut responsable de la police des frontières, condamné à 26 ans dans l’affaire des départs de djihadistes), Kamel El-Badoui (ancien conseiller sécuritaire de Ghannouchi et militaire à la retraite), ont refusé de se présenter. Deux accusés en liberté conditionnelle étaient également présents.

L’audience a vu la comparution de Habib Ellouz, dirigeant du mouvement Ennahdha (détenu dans le cadre de plusieurs affaires), et d’Abdelkarim Aouidi, ancien chef de la brigade de protection des avions (également condamné à 26 ans dans l’affaire des départs).

Étaient également présents : Samir El-Hanachi, cadre militaire à la retraite et ancien conseiller auprès du cabinet de l’ancien chef du gouvernement islamiste Hamadi Jebali, considéré comme l’un des membres les plus dangereux de l’« appareil secret » du mouvement Ennahdha.

Ont été renvoyés en état de fuite : Moaz, le fils de Rached Ghannouchi, son gendre et ancien ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem, l’ancienne directrice de cabinet du président Kaïs Saïed Nadia Akacha, la journaliste Sheherazade Akacha, l’ancien directeur de la sûreté nationale Kamel El-Kaïzani, l’ancien chef du gouvernement Youssef Chahed, ainsi que les cadres islamistes Lotfi Zitoun, Maher Zaid, Mostafa Khedher et Adel Daadaâ.

Il convient de rappeler qu’en juin 2023, le bureau d’instruction du pôle judiciaire antiterroriste (tribunal spécialisé) a ouvert une deuxième enquête pour complot contre la sécurité de l’État visant une alliance criminelle.

Cette organisation criminelle serait dirigée, selon les soupçons, par l’ancien chef du gouvernement Youssef Chahed, Kamel El-Kaïzani, ancien directeur général de la sûreté nationale et ancien chef du renseignement tunisien, ainsi que par Rached Ghannouchi et son fils Moaz.

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