Qui est le groupe Yasser Abou Shabab.. opposé au Hamas à Gaza ?

La scène palestinienne dans la bande de Gaza connaît une intensification des troubles sécuritaires après l’émergence du groupe « Yasser Abou Shabab », également connu sous le nom de « Forces populaires ».
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Ce groupe est dirigé par un jeune Palestinien issu de la tribu des Tarabin, dans le sud de Gaza. Son nom s’est récemment imposé en raison de la complexité croissante de la situation sécuritaire et politique dans l’enclave.
Né en décembre 1993, Yasser Abou Shabab possède un passé marqué par des arrestations. Il a profité des périodes d’absence provoquées par les opérations militaires israéliennes pour renforcer son influence dans l’est de Rafah, où il contrôle aujourd’hui de vastes zones, dans un flou persistant autour de ses véritables objectifs et de ses liens extérieurs.
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Le Hamas accuse directement le groupe, qu’il qualifie de « milice » collaborant avec Israël, de chercher à déstabiliser la sécurité intérieure par des affrontements armés et des tentatives de contrôle de la distribution de l’aide humanitaire.
De son côté, Abou Shabab rejette ces accusations, affirmant que son groupe protège les civils dans les zones sous son contrôle, fournit de l’aide humanitaire et assure des couloirs sûrs pour les déplacés. Dans un enregistrement audio diffusé par la plateforme « Centre pour les relations de paix », il appelle le Hamas à renoncer au pouvoir, évoquant des manifestations populaires exigeant la fin de son autorité.
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Il affirme par ailleurs que le financement de son groupe provient de dons individuels, que les armes utilisées sont « héritées » de la tribu des Tarabin, et nie tout lien avec des services de renseignement étrangers.
L’affaire a pris une dimension régionale et internationale, après que plusieurs médias, dont le Washington Post, ont révélé que l’ONU avait documenté l’implication du groupe dans des pillages organisés de l’aide humanitaire. Le groupe était auparavant connu sous le nom de « Service de lutte contre le terrorisme », avant de prendre l’appellation de « Forces populaires » en mai 2025.
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Du côté israélien, des déclarations publiques du Premier ministre Benyamin Netanyahou et du ministre Avigdor Lieberman ont exprimé un soutien indirect au groupe, reconnaissant qu’il avait reçu un appui militaire de l’armée israélienne durant la guerre, dans le but d’affaiblir le pouvoir du Hamas — une position qui a suscité de vives controverses en Israël.
L’Autorité palestinienne, pour sa part, nie toute coordination ou contact avec le groupe. Les notables et la famille d’Abou Shabab ont publié un communiqué désavouant leur fils, affirmant que ses groupes agissaient « en coordination avec l’occupation ». Une accusation rejetée par Abou Shabab, qui qualifie cette déclaration de manœuvre médiatique visant à décrédibiliser son mouvement populaire contre le Hamas.
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Dans ce contexte, le groupe « Yasser Abou Shabab » s’impose comme un nouvel acteur complexe dans l’équation sécuritaire et politique de Gaza, soulevant des questions sur son impact futur sur la stabilité du territoire, dans un climat de divisions internes et de soutiens extérieurs.