Quelle est la position de l’Iran concernant le recrutement d’enfants par les rebelles Houthis ?
L’Associated Press a relancé le recrutement d’enfants par les Houthis au Yémen sur la façade, après qu’un tweet de longue date ait été circulé de l’actuel ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, pour encourager cette pratique.
Hossein Amir Abdollahian a tweeté il y a quelques années : « Le nouveau jeu de Riyad au Yémen est voué à l’échec. Les Ansar Allah et leurs alliés constituent la partie la plus efficace de la résistance et de la solution politique, en joignant le tweet sur l’image d’un enfant de la milice soutenue par l’Iran armé ».
L’analyste américain d’origine iranienne Karim Sadjadpour a partagé le tweet d’Abdollahian, affirmant que les hauts responsables iraniens sont sensibles à l’efficacité du recrutement d’enfants au Yémen, après la publication d’un rapport de Human Rights Watch affirmant que l’Iran recrute aussi des enfants en Syrie.
Deux Houthis ont déclaré à l’agence : « Les Houthis ont recruté plusieurs centaines d’enfants, y compris des enfants de 10 ans au cours des deux derniers mois, et les ont déployés sur les lignes de front lors d’une offensive de l’ONU, qui dure depuis avril dernier ».
Les deux houthis, qualifiés d’extrémistes, ont dit qu’ils ne voyaient pas de problème dans cette pratique, faisant valoir que les garçons de 10 ou 12 ans étaient des hommes.
Les responsables houthis exigeaient qu’ils s’entretiennent avec eux afin d’éviter un conflit avec d’autres dirigeants houthis.
Les Houthis ont utilisé des camps d’été pour répandre leur idéologie religieuse et recruter des garçons pour les combats, et de tels camps ont été construits dans des écoles et des mosquées dans les zones qu’ils contrôlent au Yémen, en particulier dans le nord et le centre du pays et dans la capitale, Sanaa.
Environ 2 000 enfants soldats par les Houthis ont été tués sur le champ de bataille entre janvier 2020 et mai 2021, selon des experts de l’ONU.
Bien que les Houthis aient signé en Avril dernier un « plan d’action » pour mettre fin à cette pratique et l’empêcher, quatre travailleurs humanitaires de trois organisations internationales travaillant dans des zones contrôlées par les Houthis ont déclaré avoir observé de façon intensive les efforts de recherche pour le recrutement d’enfants au cours des dernières semaines; les pertes subies lors des batailles du Yémen sont particulièrement élevées à Marib, qui a duré deux ans.
Les travailleurs humanitaires s’étaient entretenus avec AP, sous réserve de garder un anonymat, de peur pour leur sécurité. Ils ont expliqué que les Houthis avaient fait pression sur les familles pour qu’elles envoient leurs enfants dans des camps où ils apprennent à manier des armes et à poser des mines, en échange de services tels que des rations alimentaires fournies par des organisations internationales.
Un travailleur humanitaire travaillant dans des zones reculées du Nord a décrit des enfants de 10 ans qui gardaient des postes de contrôle sur la route avec des fusils Kalachnikov accrochés sur leurs épaules, d’autres qui avaient été envoyés sur la ligne de front et certains enfants qui avaient été blessés lors des combats à Marib, selon le travailleur.
Au début de l’année, le Comité d’experts de l’ONU a déclaré : « Les Houthis disposent d’un système d’endoctrinement pour les enfants soldats, y compris le recours à l’aide humanitaire pour faire pression sur les familles. Les enfants sont amenés d’abord dans les centres pendant un mois ou plus de cours religieux. Les experts ont également constaté que les enfants de 7 ans apprennent à nettoyer les armes et à éviter les missiles ».
