Que veut l’Iran du Mali ? Détails
L’Iran tente de briser l’isolement financier régional et international, qui s’accentue depuis deux ans à la suite d’un coup d’État militaire qui a donné naissance à une « autorité illégitime », refusant d’accorder le pouvoir aux civils ou d’organiser des élections rapides. Il a conclu avec le groupe russe Wagner un accord visant à faire venir des mercenaires dans les combats de groupes armés. On craint dans la région que Téhéran essaie d’exploiter l’isolement des « putschistes » et l’intérêt international pour la lutte contre le terrorisme dans la Côte d’Afrique de l’Ouest pour reproduire les tentatives précédentes d’apaisement en Afrique de l’Ouest.
Le Ministre iranien des affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, s’est rendu à Bamako, capitale du Mali, et a présidé avec son homologue malien, les réunions du Comité conjoint de coopération, comme l’a indiqué l’agence France Presse.
Les Iraniens ont offert d’apporter une assistance sécuritaire et militaire au Mali, qui était devenu, il y a quelques années, la principale plaque tournante des activités des groupes terroristes sur la côte de l’Afrique, avec en tête l’EI et Al-Qaïda.
Dans ce contexte, le Ministre des affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a exprimé la satisfaction de son gouvernement à l’égard de la visite du Ministre des affaires étrangères de l’Iran et a eu des entretiens avec lui au sujet de la coopération et du partenariat stratégique.
Une source dans la capitale malienne a indiqué que des accords dans les domaines de l’économie, du commerce et de la technologie élaborés lors de réunions préparatoires d’experts de la Commission mixte Iran-Finances n’excluaient pas la conclusion d’accords concernant l’acquisition d’armes, de munitions et de fonds à Téhéran.
Le Mali fait face à la montée de la violence ethnique et à l’expansion des activités des organisations terroristes, au premier rang desquelles l’EI, Al-Qaida et Katiba Macina, ainsi qu’à une rébellion massive de groupes armés séparatistes et arabes réclamant l’indépendance du territoire d’Azawad, limitrophe de l’Algérie et de la Mauritanie.
Au lendemain du coup d’État d’Août 2020, la France commença à retirer progressivement ses troupes du Mali, exacerbant les tensions entre Paris et son ancienne colonie, et les derniers soldats de la Force Barkhane traversèrent la frontière avec le Niger au cours du mois en cours.