Politique

Quand l’arme devient un compagnon permanent… Les Ukrainiens se préparent à la prochaine guerre


La guerre actuelle avec la Russie n’est pas encore terminée, bien qu’elle ait déjà entamé sa troisième année. Pourtant, les Ukrainiens commencent déjà à se préparer pour une prochaine bataille contre la Russie.

Vladyslav Chumachenko, un Ukrainien qui fournit des soins médicaux sur les lignes de front, a déclaré qu’il se préparait dès maintenant à la prochaine guerre avec la Russie. Cet homme de 39 ans estime que même si des négociations, dont l’issue est incertaine, parviennent à mettre fin au conflit, les conditions qui en découleraient seraient « clairement » inacceptables.

Son épouse, Anastasiia, avec qui il dirige une organisation fournissant des soins médicaux aux militaires, a confié à l’AFP que Moscou « attaquera de nouveau » dès qu’elle en aura l’opportunité et aura reconstitué ses forces. « Nous devons donc être prêts », a-t-elle ajouté.

Depuis une salle située dans la région de Donetsk, où ils soignent des soldats blessés, Vladyslav et Anastasiia ont exhorté les volontaires à rester en alerte, même en cas d’accord.

Si deux d’entre eux ont démissionné en raison de l’épuisement, d’autres ont exprimé leur volonté de se préparer « à la prochaine phase du conflit », a expliqué Vladyslav.

Ces soignants ont la lourde responsabilité d’évacuer les soldats, ce qui les oblige à se rendre dans des zones proches du front. L’une de leurs ambulances a d’ailleurs été touchée par des tirs de chars russes.

En plus de leurs missions essentielles, ils sont également chargés de former les soldats aux premiers secours. Une tâche qui, selon Vladyslav Chumachenko, devra se poursuivre même après la fin des combats, car « l’histoire montre qu’il n’y a jamais de paix durable dans cette région du monde ».

Il reconnaît que certains soldats épuisés voudront tourner la page, mais il estime aussi que beaucoup ne voudront pas « abandonner leur fusil… et aller récolter des pommes de terre ».

Avant l’offensive russe, le couple Chumachenko était engagé dans des causes écologiques : ils géraient un centre d’escalade tout en élevant leur fille, qui fêtera bientôt ses 10 ans.

Lorsqu’ils s’éloignent du front pour quelques jours par mois, ils en profitent pour voir leur fille, prise en charge le reste du temps par sa grand-mère.

Anastasiia Chumachenko considère qu’il est crucial que sa fille « reste en Ukraine » et comprenne ce que signifie la guerre afin de s’y préparer. Elle affirme que la vie d’avant « ne reviendra jamais ».

Oleksandr, commandant d’une unité d’assaut de la 93e brigade, fait partie de ceux qui resteront en service quoi qu’il arrive.

« Je me sens à ma place sur le front », déclare ce militaire, qui prévoit de rester dans l’armée même après la fin des combats, afin d’être « prêt » en cas de nouveau conflit.

Certains soldats estiment que l’Ukraine aurait dû comprendre que la Russie continuerait d’avancer et que, par conséquent, ils ne pourront pas poser leurs armes. Moscou, de son côté, exige que le pays « dépose les armes » pour mettre fin à la guerre.

Pour ce commandant, toute concession territoriale de la part de l’Ukraine mènerait au « chaos », alors que la Russie veut conserver son contrôle sur cinq régions ukrainiennes, y compris la Crimée, dont elle détient une partie ou la totalité.

Il conclut : « Les hommes qui combattent aujourd’hui pour notre terre (…) n’écouteront pas Zelensky s’il accepte de tels compromis, et nous continuerons le combat ».

« Beaucoup d’hommes ont tout perdu : leur maison, leur famille, leurs enfants… Ils n’ont plus rien à perdre », ajoute-t-il. « Peut-être que je les rejoindrai aussi, qui sait ? »

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