Qatar exerce une campagne de pressions sur Washington pour relâcher les sanctions sur l’Iran
Les médias étrangers ont révélé en détail que le Qatar avait rejeté la demande de de compenser l’approvisionnement en gaz de l’Europe présentée par l’administration américaine, faisant valoir qu’il ne serait pas en mesure d’honorer ses obligations à long terme.
Les observateurs considèrent que la position qatarie n’était qu’un argument pour pousser les négociations avec l’Iran et obtenir la levée des sanctions à son encontre.
Le refus du Qatar
Selon le Wall Street Journal, le Qatar cherche avec les diplomates américains à négocier un accord nucléaire avec l’Iran en échange de l’assouplissement des sanctions.
Avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, le président Joe Biden a accueilli à la Maison Blanche les dirigeants des différents producteurs de gaz naturel, et l’Émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani, dont les approvisionnements étaient nécessaires pour compenser l’éventuelle pénurie de gaz naturel en Europe.
Pressions sur Biden
Selon le Financial Times britannique, le Qatar a renforcé son rôle de médiateur entre les États-Unis et l’Iran à un moment où les puissances occidentales s’efforcent de convaincre les dirigeants iraniens inquiets de signer un accord pour raviver l’accord nucléaire de 2015, selon des personnes bien informées.
Après 11 mois de négociations indirectes entre l’UE et Vienne, les responsables ont dit que le temps manque. L’État du Golfe a joué le rôle de médiateur, à la demande à Washington et à Téhéran, pour mener à bien les discussions dans la capitale autrichienne, dans l’espoir de construire la confiance entre ses rivaux traditionnels.
Le journal confirma que le Qatar avait commencé à faire pression sur l’administration américaine pour obtenir des concessions dans ses négociations avec l’Iran, et convainquit cette dernière que Téhéran serait la bonne alternative à la Russie en fournissant du gaz à l’Europe.
Doha a transmis des messages entre les parties pour apaiser les inquiétudes iraniennes, y compris concernant sa demande de voir l’administration Biden donner l’assurance qu’aucun futur gouvernement américain ne pourrait unilatéralement renoncer à l’accord, comme l’a fait l’ancien président Donald Trump en 2018.
Les responsables qataris s’efforcent également de faciliter des pourparlers directs entre Washington et Téhéran, dans l’éventualité d’un accord, afin de s’assurer que les questions en suspens, comme l’échange de prisonniers et l’assouplissement de nouvelles sanctions, soient traitées à l’avenir, selon un diplomate prêt à discuter.
Le diplomate a dit : « Les deux parties ont en effet besoin d’un accord et les deux parties sont prêtes, mais le plus gros problème est la confiance ».
Relations entre l’Iran et le Qatar
Selon le journal, les relations entre Doha et Téhéran se sont renforcées après que l’Iran a renforcé ses échanges commerciaux avec l’État du Golfe – qui a subi un embargo régional de quatre ans sous la direction de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis – avant d’être levé il y a un an.
Après la visite de Tamim à Washington, son ministre des Affaires étrangères, Mohammed ben Abderrahmane Al‑Thani, a effectué une visite non déclarée à Téhéran le mois dernier, son deuxième voyage en Iran cette année. Le Ministre qatari des Affaires étrangères a aussi téléphoné à son homologue iranien, Hossein Amir Abdollahian, la semaine dernière sur des questions en suspens à la demande de Washington.
Il y a quelques jours, Tamim a eu des entretiens avec le Président Ebrahim Raïssi à Doha, lors de la première visite du Président iranien en Qatar depuis une décennie.