Moyen-Orient

Provocation flagrante à Taëz : les Frères honorent un meurtrier et répriment les partisans du châtiment légal


Dans une démarche décrite comme l’une des plus provocatrices et contraires aux principes de la justice, les milices affiliées aux Frères musulmans dans la ville de Taëz ont procédé à une dangereuse escalade, révélant le mépris du sang des victimes et l’emprise croissante sur l’autorité locale. Elles ont rendu un hommage public à un meurtrier condamné, tout en menant parallèlement une campagne de répression systématique contre ceux qui réclament l’application de la loi du talion.

Des sources locales et des témoins oculaires, cités par le site Al-Montasaf Net, ont affirmé que d’importants responsables proches des Frères musulmans, au premier rang desquels le premier adjoint du gouverneur, Abdel Qawi Al-Makhlafi, ont participé à des funérailles solennelles pour Mohamed Sadiq, accusé et condamné dans l’affaire de l’assassinat de l’ancienne directrice du Fonds de propreté, Iftihan Al-Mashhari.

L’affaire ne s’est pas arrêtée aux funérailles : la milice a volontairement accroché de grandes affiches du meurtrier dans les principales rues de la ville, ce que des militants ont interprété comme une déclaration explicite d’adoption des criminels par le groupe, leur offrant couverture politique et militaire, et défiant ouvertement toutes les valeurs juridiques et morales.

Cette démonstration de force dans les rues est intervenue après une violente opération sécuritaire visant la « place de la justice ». Les forces de sécurité loyales au Parti de la Réforme ont pris d’assaut la zone et démantelé les tentes installées par les manifestants, qui réclamaient depuis des semaines l’arrestation des meurtriers en fuite et la fin du contrôle du parti sur les habitations des citoyens.

Selon des observateurs, la dispersion de ce sit-in par la force vise à étouffer toute voix appelant à la justice ou révélant les crimes commis par les factions armées affiliées au camp des Frères musulmans, lesquelles ont transformé la ville en une « seigneurie privée » où les droits sont bafoués tandis que le sang des coupables est protégé.

Ces pratiques ont suscité une vague d’indignation parmi les habitants de Taëz, choqués de voir les images des meurtriers flotter au-dessus de la ville pendant que ceux qui réclament leurs droits sont emprisonnés ou maltraités.

Des militants estiment que l’affichage du portrait du meurtrier Mohamed Sadiq constitue une humiliation pour la martyre Al-Mashhari et sa famille, et sape ce qu’il reste de l’autorité de la justice.

Des forces civiles ont averti que cette politique criminelle de protection des « voyous » affiliés à l’organisation alimente les vendettas et menace de faire exploser la situation sociale dans une ville déjà assiégée.

Ces faits confirment une nouvelle fois que l’organisation des Frères musulmans à Taëz agit désormais comme un système protégeant le crime organisé, où le pouvoir local et la milice s’entremêlent pour imposer une réalité de « non-droit ».

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