Pour éviter une tension avec la Turquie, le Parti des travailleurs du Kurdistan se redéploie dans le nord de l’Irak
Dans une tentative d’éliminer les causes potentielles de tensions avec la Turquie, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a retiré ses éléments d’une zone stratégique située dans le nord de l’Irak.
Le parti a annoncé lundi son retrait de la région de Zab, frontalière de la Turquie, affirmant qu’elle représentait « un risque de conflit ». Cette décision vise, selon lui, à soutenir le processus de paix avec Ankara.
Dans un communiqué publié par l’agence Firat, proche des milieux kurdes, le parti a déclaré : « Dans la soirée du 16 novembre, nos forces se sont retirées de la région de Zab vers d’autres zones appropriées. Le risque de conflit dans cette zone a désormais complètement disparu. »
Il a ajouté que cette décision constitue « une contribution pratique importante au développement et à la réussite du processus de paix » avec les autorités turques et qu’elle démontre « notre engagement envers ce processus ».
À la suite de discussions avec les autorités turques, menées par le Parti de l’égalité et de la démocratie des peuples en octobre 2024, le PKK avait annoncé en mai sa dissolution en réponse à l’appel de son fondateur, Abdullah Öcalan, après plus de quatre décennies de combats contre les forces turques, qui ont fait environ 50 000 morts.
Le 26 octobre dernier, le parti avait également annoncé le retrait de toutes ses forces de Turquie vers le nord de l’Irak, appelant Ankara à poursuivre les mesures juridiques nécessaires pour protéger le processus de paix.
Au cours des dix dernières années, la majorité des combattants du PKK se sont réfugiés dans des zones montagneuses du nord de l’Irak, où la Turquie dispose depuis 25 ans de bases militaires destinées à les combattre et mène régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre eux.
La Turquie a constamment concentré ses opérations sur la région de Zab, qui a été le théâtre de violents affrontements à plusieurs reprises au fil des années et possède une importance symbolique pour le PKK.
L’avancée dans cette zone a toujours été difficile en raison de sa nature montagneuse, et le parti y a longtemps maintenu une forte présence.
