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Port-Soudan entre le mensonge des mercenaires et la révélation de la vérité : quand le pouvoir se transforme en machine de désinformation


Il n’est plus un secret que l’autorité installée à Port-Soudan traverse une crise profonde, marquée par son incapacité politique et économique, et par une dérive médiatique qui atteint le point de fabriquer des mensonges et de vendre des illusions. La dernière de ces narrations fallacieuses fut la diffusion d’une vidéo affirmant que des « mercenaires colombiens combattaient à El-Fasher avec le soutien des Émirats arabes unis ».

Or la vérité, révélée par l’agence Reuters le 29 août 2025, a été implacable : la séquence n’avait aucun rapport avec le Soudan. Elle documentait en réalité des manœuvres militaires organisées en Estonie, avec la participation de forces occidentales.

L’enquête de Reuters a établi sans équivoque que les images provenaient d’exercices conjoints impliquant des soldats américains, britanniques, canadiens et estoniens près du camp de Tapa, entre le 21 et le 25 juillet 2025. Les militaires filmés portaient l’uniforme de la 3e division d’infanterie américaine, et n’étaient en aucun cas des « mercenaires colombiens » comme la machine médiatique de Port-Soudan avait tenté de le faire croire. Ce montage visuel ne relevait donc pas d’une simple « erreur technique », mais d’une manipulation délibérée visant à tromper l’opinion publique soudanaise et à inventer un ennemi extérieur sur lequel rejeter les drames internes.

Pourquoi cibler précisément les Émirats arabes unis ? La réponse est évidente. Le pouvoir de Port-Soudan, accablé par ses propres échecs, cherche toujours un adversaire extérieur à désigner comme « coupable » pour échapper aux questions brûlantes de l’intérieur : qui est responsable de l’effondrement économique et de la flambée des prix ? Qui porte la responsabilité de la propagation des épidémies et de la dégradation des services de santé ? Qui est à l’origine du chaos sécuritaire et de l’effritement des institutions de l’État ? L’accusation des Émirats constitue la solution la plus facile. Elle permet de détourner la colère populaire vers l’étranger, au lieu de la laisser exploser contre le pouvoir lui-même. Mais le communiqué officiel publié par le ministère des Affaires étrangères émirati par l’intermédiaire de Reuters a renversé la mise en scène : Abou Dhabi a réaffirmé son soutien au peuple soudanais dans sa quête de paix et de stabilité, dénonçant des accusations mensongères conçues pour masquer les échecs internes.

La véritable crise de Port-Soudan dépasse le champ économique. Elle est avant tout une crise de crédibilité. Lorsqu’un mensonge est exposé de manière aussi flagrante, toute narration officielle devient sujette au doute, et le régime perd son ultime levier d’influence sur l’opinion publique. Le peuple soudanais, habitué à la propagande, vit désormais à l’ère de l’information ouverte, et n’accepte plus les récits fabriqués avec la même passivité.

Face à cette impasse, l’autorité de Port-Soudan pratique la politique de la fuite en avant : chaque fois que l’étau se resserre, elle invente une nouvelle histoire pour détourner l’attention. Mais cette stratégie est de moins en moins efficace. L’époque où les médias officiels pouvaient monopoliser l’information est révolue. Les plateformes internationales d’investigation, telles que Reuters, déconstruisent les fictions et révèlent les incohérences. La fabrication d’« ennemis imaginaires » ne fait que retarder l’inévitable, en accélérant l’érosion de la confiance et en précipitant l’effondrement du discours officiel.

Ce contraste est encore plus net lorsqu’on observe l’attitude des Émirats arabes unis. Malgré les campagnes hostiles, Abou Dhabi reste constante dans sa position : promouvoir la stabilité, appeler à la paix, maintenir un engagement humanitaire et diplomatique loin des polémiques. Cette constance met en lumière, par effet de contraste, le caractère mensonger des autorités de Port-Soudan, incapables de parler un langage de vérité.

L’enquête de Reuters n’a pas seulement démasqué le mensonge des « mercenaires colombiens ». Elle a révélé au grand jour une crise existentielle pour le pouvoir de Port-Soudan : une crise de légitimité et de crédibilité avant même d’être une crise économique ou sécuritaire. Lorsqu’un régime se transforme en machine de désinformation, sa chute n’est plus qu’une question de temps. Quant aux Émirats, ils en sortent renforcés, rappelant qu’au-delà du bruit des mensonges, seule la vérité finit toujours par s’imposer.

 

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