Politique

Paix en Ukraine : Moscou exige des garanties de sécurité fiables


Le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhaïl Oulianov, a affirmé que Moscou acceptait l’idée qu’un futur accord de paix sur l’Ukraine doive offrir des garanties de sécurité à Kiev, mais a insisté sur le fait que la Russie devait elle aussi obtenir des assurances crédibles.

Dans un message publié sur la plateforme X, Oulianov a déclaré :

« Plusieurs dirigeants de l’Union européenne soulignent qu’un futur accord de paix doit fournir à l’Ukraine des assurances ou des garanties de sécurité fiables. La Russie en convient. Mais elle est en droit d’attendre, elle aussi, des garanties de sécurité effectives. »

Sans préciser la nature exacte de ces garanties, le diplomate a rappelé que Moscou exige de longue date que l’Ukraine demeure neutre et renonce à rejoindre l’OTAN, arguant que l’élargissement de l’Alliance atlantique constitue une menace directe pour sa sécurité nationale.

Dimanche, l’envoyé spécial du président américain, Steve Witkoff, a annoncé que Donald Trump et Vladimir Poutine étaient parvenus à un accord sur des « garanties de sécurité solides » pour l’Ukraine lors de leur sommet en Alaska.

S’exprimant sur CNN, Witkoff a précisé : « Nous avons convenu de garanties de sécurité robustes, que je qualifierais de game changer. La Russie a consenti à certaines concessions concernant cinq régions » — une référence aux oblasts de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia, partiellement contrôlés par Moscou et annexés en 2022, ainsi qu’à la Crimée, annexée en 2014.

Il a exprimé l’espoir que la rencontre prévue entre Trump, Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens se révèle « productive ».

« Je suis optimiste : lundi, nous aurons un échange constructif qui nous permettra de parvenir à un consensus, de revenir vers les Russes et de progresser vers un accord de paix tangible », a-t-il ajouté.

Les sanctions en suspens

Malgré ce ton conciliant, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a mis en garde contre de « sérieuses conséquences », incluant de nouvelles sanctions contre Moscou si aucun accord n’était trouvé.

Dans une interview à NBC, il a averti : « Si nous n’aboutissons pas à un accord, il y aura des répercussions — non seulement la poursuite de la guerre, mais aussi le maintien des sanctions existantes et de possibles mesures additionnelles. »

Une diplomatie multilatérale

Lundi, Donald Trump doit accueillir à la Maison-Blanche Volodymyr Zelensky, en présence notamment de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, du président français Emmanuel Macron, du chancelier allemand Friedrich Merz, de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du Premier ministre britannique Keir Starmer, aux côtés d’autres dirigeants européens.

Dimanche, « la coalition des volontaires » regroupant les alliés de Kiev s’est réunie en visioconférence pour préparer ce sommet. Ursula von der Leyen, après des entretiens à Bruxelles avec Zelensky, a rappelé la nécessité absolue de préserver l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

Elle a salué la proposition de Trump d’accorder à Kiev des garanties de sécurité inspirées de l’article 5 du traité de l’OTAN :

« Nous saluons la détermination du président Trump à offrir des assurances similaires à celles prévues par l’article 5 », a-t-elle déclaré, exprimant l’espoir de voir se tenir rapidement un sommet trilatéral Trump–Poutine–Zelensky.

Zelensky, toutefois, a affirmé ne constater « aucun signe » de la volonté de Moscou de participer à une telle rencontre, réaffirmant que les lignes actuelles du front devraient servir de base aux pourparlers de paix.

« Nous avons besoin de négociations réelles, ce qui signifie partir de la situation sur le terrain », a-t-il insisté, ajoutant que plusieurs dirigeants européens partageaient sa position.

Pressions et lignes rouges

Après sa rencontre avec Poutine en Alaska, Trump aurait fait pression sur Zelensky lors d’un appel téléphonique. Selon une source, le président russe aurait proposé de geler la majorité des lignes de front en échange de l’abandon par Kiev de la totalité de la région industrielle de Donetsk, l’un de ses principaux objectifs stratégiques. Zelensky aurait rejeté cette exigence.

Aujourd’hui, Moscou contrôle déjà environ 20 % du territoire ukrainien, dont près des trois quarts de Donetsk, où son armée s’est engagée pour la première fois en 2014.

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