Netanyahu se tourne-t-il vers l’Europe pour faire pression sur l’Égypte afin qu’elle accepte le ‘Plan du Sinaï’ ?
Après le rejet catégorique de l’Égypte du plan israélien relatif au Sinaï égyptien, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’efforce de convaincre les dirigeants européens d’exercer une pression sur l’Égypte pour qu’elle accepte les réfugiés de Gaza« , selon le journal britannique Financial Times.
Des sources familières avec les discussions ont indiqué au Financial Times que « la proposition de Netanyahu a été présentée par l’intermédiaire de plusieurs pays, notamment la République tchèque et l’Autriche, au cours de discussions privées lors du sommet des dirigeants de l’Union européenne les jeudi et vendredi. » Le journal a ajouté que « les principales puissances européennes, en particulier la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont rejeté cette proposition, la qualifiant d’ ‘irréaliste’, et ont souligné ‘la résistance continue des responsables égyptiens à l’idée d’accepter des réfugiés de Gaza, même temporairement.' »
Un diplomate occidental a déclaré : « Netanyahu a insisté sur le fait que la solution pourrait être que les Égyptiens accueillent les habitants de Gaza, du moins pendant le conflit… mais nous ne l’avons pas pris au sérieux, car Le Caire a été et reste très clair dans son refus. » Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait déclaré plus tôt ce mois-ci que le peuple égyptien s’opposerait vigoureusement à l’arrivée de réfugiés palestiniens de Gaza dans la péninsule du Sinaï. Il a mis en garde contre le fait qu’une telle démarche transformerait le Sinaï en une base de lancement pour des attaques contre Israël, et l’Égypte en une base pour des opérations.
Lors d’une conférence de presse au Caire, aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz, al-Sissi a déclaré que Gaza était déjà sous le contrôle israélien et a proposé d’évacuer les Palestiniens vers le désert du Néguev, dans le sud d’Israël, « afin de traiter la question du Hamas. » Environ 2,4 millions de Palestiniens vivent dans la bande de Gaza, et avec le début de la guerre, un grand nombre d’entre eux ont afflué vers le passage de Rafah, qui est fermé. L’Égypte s’oppose à leur entrée sur son territoire, provoquant une crise des réfugiés.
Al-Sissi a souligné que ce qui se passe à Gaza en ce moment est une tentative de forcer les citoyens à chercher refuge et à migrer en Égypte, et « nous n’accepterons pas cela. » Il a ajouté : « L’Égypte s’oppose à toute tentative de résoudre la question palestinienne par des moyens militaires ou en déplaçant de force les Palestiniens de leurs terres, quelle que soit la forme que cela prend, au détriment des pays de la région. » Al-Sissi a déclaré que si ses concitoyens lui demandaient de le faire, des millions d’entre eux descendraient dans les rues et protesteraient contre le passage des habitants de Gaza vers le Sinaï.
