Moyen-Orient

Netanyahu envoie un critique de ses politiques pour défendre Israël devant la Cour internationale de justice

Israël prévoit de soumettre un film documentaire sur l'attaque du Hamas à la Cour internationale de justice, tandis que le Premier ministre exhorte les membres du gouvernement à choisir soigneusement leurs mots pour éviter qu'ils ne soient utilisés contre le pays


Les autorités israéliennes ont décidé d’envoyer l’ancien juge de la Cour suprême Aharon Barak pour assister à une audience devant la Cour internationale de justice concernant la guerre à Gaza, en réponse à une poursuite intentée par l’Afrique du Sud contre l’État israélien, l’accusant de crimes de guerre. Pendant ce temps, Tel Aviv a l’intention de présenter un documentaire sur l’attaque du Hamas le 7 octobre de l’année dernière.

Un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé dimanche que Tel Aviv a envoyé Barak, âgé de 87 ans, un survivant de l’Holocauste et ancien membre de la Cour suprême israélienne, au comité des juges israéliens. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a soutenu la nomination dans une tentative apparente de faire pression sur la cour. Les médias israéliens ont révélé que Barak deviendra membre du comité des juges israéliens, une étape légale qui permet aux deux États plaignants et défendeurs d’envoyer un juge supplémentaire.

Les observateurs en Israël trouvent la nomination surprenante, d’autant plus que Barak lui-même était un critique franc de la réforme judiciaire que le gouvernement Netanyahu, avec son agenda religieux de droite, a tenté de faire adopter l’année dernière, malgré des manifestations violentes. Le juge israélien a décrit la réorganisation prévue du système judiciaire comme un « coup de char » qui transformerait Israël en une « démocratie creuse ». Le journal « Times of Israel » a déclaré que Barak est hautement respecté à l’échelle internationale, et Netanyahu a suivi sa recommandation suite aux conseils du procureur général israélien Gali Baharav Myara.

L’Afrique du Sud a intenté un procès contre Israël devant la plus haute cour affiliée aux Nations unies, l’accusant de génocide. La cour a programmé deux sessions d’audience les 11 et 12 janvier. Les experts juridiques en droit international affirment que les jugements de la cour affiliée aux Nations unies sont généralement contraignants. Cependant, les juges n’ont pas le pouvoir de contraindre un pays à les mettre en œuvre.

Dans son action en justice, l’Afrique du Sud invoque la Convention sur le génocide signée par les deux États. Du point de vue de l’Afrique du Sud, les juges des Nations unies doivent d’abord ordonner l’arrêt de la violence contre les Palestiniens dans des procédures sommaires pour protéger leurs droits.

Israël rejette les accusations de génocide de Pretoria, affirmant que le Hamas est seul responsable de la souffrance des Palestiniens à Gaza et mettant l’accent sur ses efforts pour soulager la situation des habitants de l’enclave assiégée. Le « Jerusalem Post » a rapporté dimanche que la présentation d’un documentaire sur l’attaque du Hamas devant la Cour internationale de justice a incité le Premier ministre israélien à exhorter les ministres à choisir soigneusement leurs mots pour empêcher l’Afrique du Sud de gagner du terrain contre le pays lors de l’audience.

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