Politique

Netanyahou sous pression après l’échec du 7 octobre


Netanyahou s’oppose aux initiatives visant à créer une commission d’enquête officielle sur l’incapacité de son gouvernement à faire face à l’attaque du Hamas et refuse d’assumer toute responsabilité.

Tel-Aviv a connu, samedi soir, des manifestations rassemblant des milliers d’Israéliens réclamant la création d’une commission d’enquête sur les « défaillances » liées à l’attaque du 7 octobre 2023, selon des médias israéliens.

Le journal Haaretz a rapporté que d’importants rassemblements ont eu lieu près du siège du ministère de la Défense, sur la rue Begin, au centre de Tel-Aviv, avant de se diriger vers la place Habima.

Il a été précisé que ces manifestations s’inscrivent dans une nouvelle vague de mobilisation exigeant l’ouverture d’une « enquête complète » sur la gestion politique et sécuritaire de l’attaque du 7 octobre.

Le site Times of Israel a indiqué que ces protestations faisaient partie d’un mouvement plus large qui s’est étendu à plusieurs régions du pays, où les manifestants ont appelé à la formation d’une commission officielle et indépendante chargée de faire la lumière sur « l’échec de l’État » dans sa gestion des événements. Les participants ont souligné que « la responsabilité ne peut rester suspendue sans reddition de comptes ».

Le site a cité le père d’une victime (non nommé) affirmant que l’enquête devrait être « une évidence », estimant que ce qui s’est produit constitue « une catastrophe au cœur de l’État qui nécessite de dévoiler tous les éléments, sans exception ».

Le 7 octobre 2023, des membres du Hamas ont attaqué des bases militaires et des localités proches de la bande de Gaza, tuant et capturant des Israéliens. Ce mouvement affirmait réagir aux « crimes quotidiens de l’occupation contre le peuple palestinien et ses lieux sacrés, notamment la mosquée Al-Aqsa ».

Le lendemain, et pendant deux ans, Israël a mené, avec le soutien des États-Unis, une guerre qualifiée de génocidaire contre Gaza, causant la mort de plus de 69 000 Palestiniens et blessant plus de 170 000 autres, en majorité des femmes et des enfants. Environ 90 % des infrastructures civiles ont été détruites, et l’ONU estime le coût de la reconstruction à 70 milliards de dollars.

Depuis le 10 octobre 2025, un accord de cessez-le-feu est en vigueur entre Israël et le Hamas, mais il est violé quotidiennement par l’armée israélienne, entraînant des centaines de morts et de blessés palestiniens, ainsi que des restrictions sévères à l’entrée de denrées alimentaires et de fournitures médicales.

De nombreux responsables politiques, militaires et sécuritaires en Israël ont qualifié l’attaque du 7 octobre de « faillite sécuritaire, renseignementielle, militaire et politique ».

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou s’oppose aux démarches visant à instaurer une commission d’enquête officielle sur la manière dont son gouvernement a géré l’attaque, refuse d’endosser la moindre responsabilité et rejette les appels de l’opposition à l’organisation d’élections anticipées, malgré les démissions de responsables ayant reconnu une part de responsabilité.

En mai dernier, une commission d’enquête civile israélienne sur les événements du 7 octobre a estimé que le gouvernement avait « échoué à protéger ses citoyens et doit assumer la responsabilité ».

Elle a indiqué avoir recueilli au moins 120 témoignages confirmant les défaillances d’Israël et conclu que Netanyahou avait « conduit le pays vers la plus grande catastrophe de son histoire », selon des médias israéliens.

Le chef d’état-major israélien Eyal Zamir avait lui aussi reconnu que l’armée avait « échoué dans sa mission de protéger l’État et ses citoyens » le 7 octobre.

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