Exclusif

Mouvements internes et externes pour contenir la crise entre les forces militaires soudanaises


Des forces internes et externes tentent de contenir la crise entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, en rabaissant l’occasion pour les partisans de l’ancien régime et les forces islamistes de faire obstacle à la signature de l’accord politique final et à la mise en place d’un gouvernement civil.

Les forces civiles signataires de l’Accord-cadre au Soudan ont annoncé qu’elles avaient l’intention de tenir une « réunion d’urgence » avec le commandement de l’armée et les forces d’appui rapide et de présenter des idées concrètes pour surmonter les tensions actuelles et rétablir la voie politique dans une déclaration publiée à l’issue d’une réunion d’urgence tenue jeudi pour discuter de l’évolution de la situation politique dans le pays.

Dans ce communiqué, elles ont décidé de « se réunir d’urgence sous la direction des Forces armées soudanaises, de fournir un appui rapide et de formuler des idées pratiques pour surmonter les tensions actuelles et rétablir la voie politique, afin de hâter la fin de l’affrontement actuel ».

Les forces signataires du « Cadre » sont la « Déclaration de liberté et de changement de l’Assemblée centrale », d’autres forces politiques (le Parti fédéraliste démocratique, le Congrès populaire), des organisations de la société civile et des mouvements armés affiliés au Front révolutionnaire.

Selon le communiqué, les forces civiles ont examiné « l’intensification de l’activité des éléments du Congrès national dissout (ancien parti au pouvoir) et leur quête acharnée pour semer la discorde et la discorde entre l’armée et les forces d’appui rapide » .

L’ « appui rapide » est une force de combat dirigée par le vice-président du Conseil des souverainetés, Mohamed Hamdan Dogolo « Hemeti », créée en 2013 pour combattre les rebelles du Darfour (Ouest), puis pour protéger la frontière et maintenir l’ordre.

La déclaration a évoqué les efforts déployés par les forces civiles signataires de l’Accord-cadre pour contenir la crise actuelle, notamment les réunions organisées en permanence au cours de la semaine écoulée sous la direction des Forces armées soudanaises et l’appui rapide combiné et individuel.

« Ces efforts se poursuivront jusqu’à ce qu’il soit mis fin à toutes les formes de confrontation et que la transition démocratique civile soit rétablie ».

Les tensions se sont intensifiées au cours des deux derniers jours, dans un contexte de désaccord entre l’armée et les forces d’appui rapide sur les questions techniques liées à l’unification de l’armée soudanaise.

À l’aube, l’armée, sous le commandement du Président du Conseil de souveraineté de transition, Abdel Fattah al-Burhan, accuse les forces de « soutien rapide » de ravitaillement, de déploiement et d’action à Khartoum et dans plusieurs villes « sans l’accord du commandement de l’armée » mais nie ces accusations.

Parallèlement aux efforts internes, des mouvements extérieurs ont commencé à contenir la crise, au cours desquels Hemeti, jeudi, et trois envoyés internationaux ont examiné l’évolution de la situation politique dans le pays lors d’une réunion téléphonique conjointe avec l’Envoyé américain pour l’Afrique de l’Est, le Soudan et le Soudan du Sud, Peter Lord, l’Envoyé spécial du Royaume-Uni pour le Soudan et le Soudan du Sud, Robert Verweather, et l’Envoyé spécial de la Norvège pour le Soudan et le Soudan du Sud, John Anton.

Dans une déclaration, le Conseil de la souveraineté a déclaré que la réunion avait examiné l’évolution politique actuelle du Soudan, les efforts déployés pour mener à bien le processus politique, la formation d’un gouvernement de transition civil, la transition démocratique vers les élections.

Selon ce communiqué, Hemeti a « expliqué aux émissaires la situation dans le pays et les efforts des parties pour mener à terme le processus politique » et a affirmé « l’engagement envers ce qui a été signé dans l’accord-cadre et la nécessité pour l’armée de se retirer de l’action politique ».

Hemeti a confirmé « sa volonté de favoriser la stabilité et de favoriser la marche de la démocratisation dans le pays ».

De leur côté, les émissaires internationaux ont exprimé « leur soutien et leur soutien à l’accord-cadre de sortie de crise comme base pour la formation du futur gouvernement civil du pays ».

Jeudi après-midi, la France, l’Allemagne, la Norvège, le Royaume-Uni, l’Amérique et l’Union européenne ont publié une déclaration exprimant leur profonde préoccupation face aux rapports faisant état de la montée des tensions au Soudan et du risque d’escalade entre les forces armées et les forces de soutien rapide.

La déclaration a déclaré que les mesures d’escalade menaçaient d’entraver les négociations en vue de la formation d’un gouvernement de transition dirigé par des civils. Nous appelons les dirigeants militaires et civils du Soudan à prendre des mesures efficaces pour réduire les tensions, et nous les exhortons à s’engager et à s’engager de manière constructive pour régler les questions en suspens concernant la réforme du secteur de la sécurité afin de créer un avenir militaire unifié, professionnel et responsable devant un gouvernement civil.

Le moment est venu de conclure un accord politique définitif qui réponde aux aspirations démocratiques du peuple soudanais. La formation d’un gouvernement de transition mené par des civils est nécessaire pour faire face aux défis politiques, économiques, de sécurité et humanitaires pressants au Soudan, et constitue la clé pour le déploiement d’une aide internationale.

L’Arabie Saoudite a offert une médiation entre l’armée et un soutien rapide pour mettre fin à la crise.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page