Mort de dirigeants financiers : un coup dur pour le financement du groupe terroriste Al-Shabaab en Somalie
Les forces somaliennes poursuivent leurs opérations, avec le soutien de partenaires internationaux, afin d’asphyxier le groupe terroriste Al-Shabaab et de démanteler ses structures militaires et financières. Ces actions ciblées ont abouti à la mort de plusieurs de ses principaux responsables et combattants dans différentes régions du pays.
Le ministère somalien de l’Information a annoncé que l’armée nationale, en coordination avec l’Agence nationale du renseignement et de la sécurité, et avec l’appui de « partenaires internationaux de sécurité », a tué 49 membres d’Al-Shabaab lors d’un bombardement visant des positions du groupe dans le village de Bulo Madino, dans la région du Bas-Shabelle, mardi soir.
Selon le communiqué, l’opération a également détruit des véhicules et des dépôts d’armes utilisés par les terroristes, précisant qu’elle s’inscrivait dans la deuxième phase de la campagne militaire en cours contre le groupe extrémiste.
Dans une opération parallèle menée dans la région de Bay, au sud-ouest du pays, les forces somaliennes ont éliminé le principal responsable financier d’Al-Shabaab, connu sous le nom d’« Abou Khaled (Yahya) », ainsi que son adjoint et plusieurs de leurs gardes.
Un réseau financier central visé
Le communiqué cite le colonel Ali Mohamed Aden, commandant de la 8e brigade de la 60e division, qui a déclaré que cette opération s’inscrivait dans une campagne continue visant à « éradiquer les derniers bastions du groupe dans la région ». Il a ajouté que les forces avaient « neutralisé des acteurs clés du dispositif financier d’Al-Shabaab, qui finançait les attaques dans le centre et le sud du pays », et démantelé un « réseau de financement essentiel » dans les villages de Bulo Duro, Kur Ing Rugi, Dambalka et Bur Ruring, qui alimentait les opérations armées dans le sud somalien.
Selon des responsables somaliens, la mort d’« Abou Khaled » constitue un coup sévère pour la structure financière d’Al-Shabaab, qui repose sur un système complexe de prélèvements et de taxes imposées aux populations locales et aux commerçants. Cette perte pourrait réduire significativement la capacité du groupe à financer ses attaques terroristes ou à acheter des loyautés dans les zones rurales.
Cette intensification des opérations militaires intervient après que le Premier ministre somalien Hamza Abdi Barre a déclaré, dans un communiqué relayé par des médias locaux, que les forces gouvernementales avaient tué plus de 600 combattants d’Al-Shabaab, en blessant 1 200 autres et en reprenant le contrôle de 68 localités au cours des trois derniers mois, dans le cadre de ce qu’il a qualifié de « guerre totale — militaire, économique et idéologique — contre le terrorisme ».
Dans le même esprit, le ministre de la Défense Ahmed Moalim Faqi a révélé devant le Sénat que 800 membres du groupe, dont 50 hauts dirigeants, avaient été tués l’an dernier lors d’opérations coordonnées contre Al-Shabaab et Daech. Il a souligné que les groupes terroristes traversaient actuellement une « phase de faiblesse et de déclin sans précédent » en raison de la perte de leurs chefs militaires.
Il a ajouté que le gouvernement fédéral faisait face à des défis importants en matière d’armement lourd et de financement militaire, tout en affirmant que « la construction d’une armée nationale forte demeure la condition essentielle pour parvenir à une victoire définitive sur le terrorisme et assurer la stabilité durable du pays ».
Selon les observateurs des affaires somaliennes, ces opérations traduisent une évolution significative de la stratégie militaire et du renseignement du pays, marquée par un déplacement de l’attention du front de combat vers la neutralisation des structures organisationnelles et financières du groupe. L’élargissement du champ des opérations entre les régions du Bas-Shabelle et de Bay reflète une stratégie globale visant à démanteler les réseaux géographiques et économiques d’Al-Shabaab.
