Moyen-Orient

Meta supprime les comptes du guide suprême en Iran 

Meta a supprimé les comptes pour violation répétée des politiques de l'entreprise concernant les organisations et les individus dangereux, alors que les tensions entre Washington et Téhéran sont à un niveau sans précédent 


La société Meta a confirmé jeudi avoir interdit les comptes du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, sur ses plateformes Facebook et Instagram, dans un contexte de tensions entre les États-Unis et l’Iran en raison de la guerre à Gaza et des pressions et sanctions occidentales menées par les États-Unis contre les dirigeants iraniens. 

Un porte-parole de Meta a déclaré : « Nous avons supprimé ces comptes pour violation répétée de nos politiques concernant les organisations et les individus dangereux. » Khamenei, qui dirige l’Iran depuis environ 35 ans, avait cinq millions d’abonnés sur Instagram. Ce réseau social, comme Facebook, est interdit en Iran, mais reste utilisé grâce à des « réseaux virtuels privés » (VPN) qui permettent de contourner la censure. 

La surveillance du contenu lié à ce pays représente un dilemme pour Meta, entre la pression des organisations non gouvernementales concernées par les droits de l’homme et les pressions exercées par les autorités. La décision est un exemple frappant des tensions dans les relations entre Washington et Téhéran, avec les attaques américaines continues contre les milices en Syrie, en Irak et au Yémen, tandis que Khamenei critique ouvertement les politiques américaines sur ses comptes, allant jusqu’à inciter les alliés de l’Iran dans la région à mener des attaques. En revanche, le site « X » conserve un compte pour Khamenei, suivi par des millions de personnes, mais le propriétaire du site, Elon Musk, n’a pas encore pris de décision quant à son blocage. 

Khamenei a récemment lancé des attaques virulentes contre l’administration américaine en raison des attaques contre la Garde révolutionnaire en Syrie. Les États-Unis continuent d’exercer des pressions sur l’Iran, tant politiques que financières, en imposant des sanctions aux dirigeants de la Garde révolutionnaire et aux entités qui traitent avec eux. 

En général, les réglementations américaines interdisent aux personnes américaines de traiter avec certaines personnes ou entités interdites. Les institutions financières non américaines et d’autres entités qui effectuent des transactions avec des personnes soumises aux mêmes sanctions sont également exposées à des sanctions ou à des mesures d’application de la loi. 

Washington menace d’intensifier les attaques dans la région à la suite de la mort de trois de ses soldats dans une attaque à la roquette présumée menée par les milices pro-iraniennes du Hezbollah irakien, tandis que le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que « l’Amérique doit cesser d’utiliser un langage de menace », ajoutant qu’elle devrait « se concentrer sur une solution politique ». Il a promis que la réponse de l’Iran serait « décisive et immédiate » en cas d’attaque des États-Unis.

Depuis l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas contre les colonies limitrophes de Gaza et la riposte israélienne, la région connaît une tension sans précédent malgré les efforts internationaux et régionaux pour la contenir.

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