Politique

Mesures « strictes » : les milices houthis cachent leur chef du « cauchemar américain »


Les milices houthis au Yémen prennent des mesures strictes pour protéger leur chef, alors que les frappes américaines s’intensifient et que les menaces augmentent.

Le magazine américain Newsweek a rapporté, citant une source interne aux milices, que le groupe adopte des mesures de sécurité renforcées pour protéger son leader, Abdel-Malik al-Houthi, menaçant de reprendre les attaques contre les navires liés à Israël.

« La question du ciblage des dirigeants et de la politique d’assassinats nous oblige à une extrême prudence », a déclaré la source sous couvert d’anonymat.

Il a ajouté que les Houthis poursuivront leur politique de « blocus contre blocus jusqu’à la levée du siège de Gaza » et le retour d’Israël à « l’accord qu’il avait accepté auparavant avant de s’en retirer ».

Des sources sécuritaires et militaires yéménites avaient précédemment révélé que les milices houthis avaient mis en place de nouvelles mesures de protection en créant un cercle de sécurité restreint autour de leur chef.

Elles ont précisé que le frère du leader houthi, Abdel-Khalek al-Houthi, a lui-même formé une unité de protection réduite composée principalement de combattants de première ligne, dirigée par Mutlaq al-Marani, surnommé « Abou Imad ».

Les mêmes sources ont indiqué que les unités de protection traditionnelles du chef des milices avaient été temporairement suspendues et placées sous surveillance dans une installation de sécurité aménagée dans une grotte de la province de Saada, bastion des Houthis au nord du pays.

L’ »enfer » qui s’abat sur les Houthis

Samedi, le président américain Donald Trump a menacé les Houthis d’un « enfer » et a exhorté l’Iran à cesser de soutenir les insurgés qui ont mené une série d’attaques contre des navires commerciaux au large du Yémen, dans le contexte du conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

Dans la nuit de dimanche, des avions de combat américains ont mené plusieurs frappes visant divers sites houthis au Yémen, les premières depuis l’entrée en fonction de Trump en janvier dernier.

Dans une publication sur sa plateforme Truth Social, Trump a annoncé ces frappes en déclarant : « À tous les terroristes houthis : votre temps est révolu et vos attaques doivent cesser dès aujourd’hui. Si vous ne le faites pas, vous subirez un enfer comme vous n’en avez jamais vu auparavant. »

La Maison-Blanche a déclaré que ces frappes avaient tué « de nombreux » commandants houthis au Yémen, tout en lançant un avertissement à l’Iran sur la nécessité d’arrêter son soutien aux rebelles et leurs attaques contre les navires en mer Rouge.

Menace houthie

Ces frappes américaines interviennent après que les Houthis ont menacé de reprendre leurs attaques contre les navires liés à Israël en mer Rouge, après une pause entamée en janvier dernier à la suite d’un cessez-le-feu à Gaza.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre 2023, les Houthis ont mené des centaines d’attaques contre des navires qu’ils accusent d’être liés à Israël en mer Rouge et dans le golfe d’Aden. Ces attaques avaient cessé temporairement après la mise en place d’une trêve le 19 janvier dernier.

Les frappes houthies ont entraîné de graves perturbations du commerce mondial et une flambée des coûts du transport maritime.

Selon le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell, les Houthis ont attaqué des navires de guerre américains 174 fois et des navires commerciaux 145 fois depuis 2023.

Sur la liste des organisations terroristes

Récemment, l’administration du président Donald Trump a renforcé sa pression sur les Houthis en les réinscrivant sur la liste des organisations terroristes étrangères.

Son prédécesseur, le président Joe Biden, avait retiré les Houthis de cette liste peu après son entrée en fonction en 2021, invoquant les difficultés rencontrées par les organisations humanitaires opérant au Yémen.

Par ailleurs, le gouvernement du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait déjà menacé les dirigeants houthis. En décembre dernier, le ministre israélien de l’Énergie, Eli Cohen, avait averti que si les Houthis poursuivaient leurs actions, ils finiraient comme Yahya Sinwar, chef du bureau politique du Hamas, et Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah.

 

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