Politique

Mémorandum d’entente entre l’Union européenne et la Tunisie : une percée significative

Un programme de soutien d'une valeur de 150 millions d'euros a été débloqué pour aider le gouvernement tunisien à promouvoir le développement économique en améliorant la gestion des finances publiques, en soutenant le climat des affaires et en stimulant l'investissement 


L’Union européenne a alloué une aide financière de 150 millions d’euros à la Tunisie, comme annoncé par le ministère des Affaires étrangères tunisien et la Commission européenne, suite à des désaccords sur les termes financiers du mémorandum d’entente signé en juillet dernier, ce qui a tendu les relations entre les deux parties.

Selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères tunisien, « L’Union européenne et la Tunisie ont convenu mercredi d’un programme de soutien d’une valeur de 150 millions d’euros, visant à soutenir les efforts du gouvernement tunisien pour promouvoir le développement économique, notamment en améliorant la gestion des finances publiques, en soutenant le climat des affaires et en stimulant l’investissement. » La Commission avait précédemment signé un mémorandum d’entente avec la Tunisie mi-juillet pour lutter contre la migration irrégulière en échange d’incitations économiques et financières dépassant un milliard d’euros.

Le ministère des Affaires étrangères tunisien a expliqué : « Ce soutien européen s’inscrit dans le cadre du mémorandum d’entente sur le partenariat stratégique et global entre la Tunisie et l’Union européenne, signé en Tunisie le 16 juillet 2023, couvrant cinq axes liés au soutien à la stabilité économique globale, à l’amélioration des relations économiques et commerciales, à la transition énergétique, à la convergence entre les peuples, à la migration et à la mobilité. »

La Tunisie, qui consacre une part importante de ses ressources au remboursement de dettes atteignant environ 80 % de son produit intérieur brut, a besoin de liquidités de manière urgente pour financer l’achat de produits subventionnés tels que le lait, la farine et le riz, qui souffrent de pénuries chroniques.

La Commission a déclaré dans son communiqué que le programme financier vise à soutenir les efforts du gouvernement tunisien pour relancer l’économie en améliorant la gestion des finances publiques, le climat des affaires et les investissements.

Cependant, la Tunisie, devenue un point focal pour des dizaines de milliers de migrants d’Afrique subsaharienne cherchant à traverser la mer Méditerranée, a exprimé par la suite des réserves concernant la lenteur du décaissement des engagements financiers. En octobre de l’année dernière, elle a renvoyé un financement européen de 60 millions d’euros, alléguant une violation de l’accord. Le nouveau financement sera dirigé vers le Trésor public tunisien, confronté à des difficultés financières.

Le ministère des Affaires étrangères tunisien a déclaré : « La Tunisie et l’Union européenne ont déclaré leur intention de travailler ensemble pour mettre en œuvre simultanément les cinq axes du mémorandum d’entente et relever les défis communs dans le cadre de la solidarité, du respect mutuel et du traitement équitable. »

L’Union européenne, envisageant des modifications au système de migration et d’asile, a reconnu une baisse du nombre de migrants irréguliers arrivant par les côtes tunisiennes vers les îles italiennes voisines au cours des deux derniers mois, après avoir atteint des niveaux record jusqu’à août de l’année dernière.

L’île italienne de Lampedusa a connu une augmentation des migrants irréguliers en provenance des côtes tunisiennes et libyennes au cours de cette période, incitant l’Italie à déployer d’importants efforts pour fournir le soutien financier nécessaire à la Tunisie, qui fait face à l’une de ses pires crises économiques, entraînant la perte de plusieurs biens essentiels, et ce, au milieu des difficultés dans les négociations avec le Fonds monétaire international.

Au cours de l’année en cours, le gouvernement tunisien a compensé le déficit de financement par des emprunts intérieurs pour financer le budget sans recourir à l’emprunt extérieur, émettant des prêts locaux et nationaux, ainsi que des obligations du Trésor à court et moyen terme auprès des banques tunisiennes.

Le ministre de l’Intérieur tunisien, Kamal Feki, dans une interview à l’agence de presse allemande, a appelé à l’activation du mémorandum d’entente entre son pays et l’Union européenne et à la livraison du paquet d’aide convenu. Il a affirmé que la Tunisie ne jouerait pas le rôle de gardien des frontières européennes et, en pleine crise économique affectant le pays, ne serait pas en mesure d’accueillir les nombreux migrants affluent sur son territoire depuis les pays d’Afrique subsaharienne.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page