Masoud Pezeshkian nie toute complicité des pays voisins avec Israël

Dans une déclaration qui marque un changement de ton par rapport au discours habituellement virulent de certaines institutions iraniennes à l’encontre de leurs voisins arabes, en particulier les pays du Golfe, le président iranien Masoud Pezeshkian a affirmé que les services de renseignement iraniens n’ont trouvé aucune preuve d’un soutien militaire ou logistique des pays voisins aux récentes attaques israéliennes contre l’Iran. Cette prise de position exonère ainsi explicitement ces États de toute implication dans ces événements.
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Ces propos interviennent alors que des rumeurs et spéculations circulent dans certains médias, évoquant une éventuelle participation ou une tolérance tacite de pays de la région à l’utilisation de leur territoire ou de leur espace aérien dans l’agression israélienne survenue à la mi-juin.
Lors d’une réunion locale retransmise par les médias iraniens, Pezeshkian a déclaré : « Contrairement à ce qui a été rapporté, nos institutions sécuritaires n’ont confirmé aucun partenariat militaire entre les pays voisins et le régime sioniste. Bien au contraire, certains de ces pays ont exprimé leur volonté de fournir une aide humanitaire et des produits de première nécessité pendant la crise. » Il a également insisté sur la priorité accordée par l’Iran au renforcement des relations fraternelles avec ses voisins.
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Ces déclarations sont perçues comme une tentative claire de réajuster les relations avec les pays du Golfe, souvent critiqués par le passé par des responsables militaires iraniens, notamment des membres influents des Gardiens de la révolution. Ces derniers avaient accusé certaines capitales du Golfe de soutenir tout éventuel assaut occidental contre Téhéran. Pourtant, les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont adopté des positions officielles appelant à la désescalade et condamnant toute agression qui menacerait la sécurité régionale.
Pendant les attaques israéliennes soutenues par les États-Unis, aucune déclaration émanant des capitales du Golfe ne laissait supposer une implication ou un soutien. Les messages officiels ont appelé à la retenue, au respect de la souveraineté régionale, et ont rejeté toute intervention militaire étrangère. De plus, les frappes américaines visant des installations militaires et nucléaires iraniennes n’ont pas été lancées à partir des bases américaines situées dans les pays du Golfe, selon des sources occidentales.
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Le 13 juin, Israël, avec l’appui direct de Washington, a lancé une offensive de grande ampleur contre l’Iran, qui a duré douze jours et visé des installations militaires, des centres de recherche nucléaire, des infrastructures civiles, ainsi que des personnalités scientifiques et militaires de haut rang. Pezeshkian a qualifié cette attaque de tentative visant à affaiblir l’Iran, affirmant que le « véritable vainqueur » était le peuple iranien, qui a montré une résilience exceptionnelle.
L’Iran a répliqué par des frappes contre des sites israéliens stratégiques en profondeur, utilisant missiles balistiques et drones, causant morts et dégâts considérables. Le 24 juin, un cessez-le-feu a été annoncé, à la suite de médiations régionales et internationales pour éviter un élargissement du conflit.
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Pezeshkian a salué l’unité nationale et souligné le rôle central du guide suprême, Ali Khamenei, dans la gestion de la crise. Il a également insisté sur la nécessité de construire des relations régionales solides, basées sur la confiance plutôt que sur la suspicion.
En somme, ses propos constituent une double tentative d’apaisement : vis-à-vis de l’intérieur iranien, pour renforcer la cohésion autour de son gouvernement, et à l’adresse des pays du Golfe, afin de rouvrir un dialogue régional fondé sur la stabilité et la coopération. Ce changement de ton, même timide, pourrait marquer le début d’un virage plus pragmatique dans la politique étrangère iranienne.