Politique

Malgré le processus de négociation… Israël accroît la probabilité d’une action militaire contre l’Iran


Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, préoccupé par une solution diplomatique qui limiterait le programme nucléaire iranien, continue de faire pression en faveur d’une action militaire contre Téhéran.

Alors que l’administration du président Donald Trump tente de négocier un accord nucléaire avec l’Iran, Netanyahou menace de faire échouer les pourparlers en frappant les principales installations d’enrichissement nucléaire iraniennes, selon des responsables informés de la situation cités par le New York Times.

Le désaccord sur la meilleure manière d’empêcher l’Iran de produire une arme nucléaire a conduit à un appel téléphonique tendu entre Trump et Netanyahou, ainsi qu’à une série de réunions ces derniers jours entre hauts responsables américains et israéliens.

Dimanche, Trump a déclaré qu’« une bonne chose » pourrait survenir concernant ses efforts pour limiter le programme nucléaire iranien « dans les deux prochains jours ».

D’après des sources proches des négociations, le scénario le plus optimiste serait une déclaration de principes communs, tandis que les détails restent en discussion. Cela ouvrirait la voie à de futures négociations, notamment sur la possibilité pour l’Iran de continuer à enrichir de l’uranium à un certain niveau, sur la réduction de ses stocks de carburant proche de qualité militaire, ou sur leur expédition hors du pays.

Position de Trump

Selon le New York Times, Israël prévoyait une attaque imminente contre les installations nucléaires iraniennes, mais Trump a annulé cette initiative, préférant poursuivre les négociations avec Téhéran.

Cependant, Netanyahou continue de faire pression pour une action militaire même sans l’aide des États-Unis.

Le cœur du désaccord entre les deux dirigeants réside dans leur vision différente sur la manière d’exploiter la vulnérabilité actuelle de l’Iran.

En octobre, Israël a détruit des éléments clés du système de défense aérienne stratégique iranien, qui protégeait ses sites nucléaires. Cela permettrait aux avions israéliens de s’approcher des frontières iraniennes sans crainte d’être pris pour cible.

Par ailleurs, Israël a neutralisé le Hezbollah et le Hamas, financés et armés par l’Iran. En affaiblissant notamment le Hezbollah, Israël a réduit le risque que le groupe entrave une attaque aérienne contre l’Iran ou mène des frappes de représailles sur Tel-Aviv.

Netanyahou soutient que cette faiblesse iranienne est passagère et qu’il faut saisir l’opportunité pour frapper. Trump estime, au contraire, que cette vulnérabilité crée une opportunité de négocier un accord sur l’enrichissement iranien, avec la menace d’une attaque militaire si les pourparlers échouent.

Déclaration de principes

Des responsables israéliens craignent désormais que Trump soit trop pressé de conclure son propre accord — qu’il présenterait comme plus strict que celui conclu par Barack Obama en 2015 — quitte à permettre à l’Iran de conserver ses installations d’enrichissement.

Le mois dernier, Netanyahou a réaffirmé que le seul « bon accord » serait celui qui démantèlerait « toute l’infrastructure » nucléaire iranienne, notamment les sites enfouis à Natanz, dans le désert, ou à Fordo, au cœur d’une montagne, ainsi que d’autres sites disséminés dans le pays.

Mais l’administration Trump semble désormais ouverte à une déclaration temporaire de principes communs avec l’Iran, ce qui pourrait décourager une frappe israélienne.

Les experts estiment qu’un accord provisoire exigerait presque certainement que l’Iran exporte ou dilue son carburant proche de qualité militaire, pour satisfaire Israël et les faucons du Congrès américain.

Cela permettrait à Trump d’affirmer qu’il a écarté, au moins temporairement, la menace d’un Iran doté de l’arme nucléaire.

Estimations du renseignement

L’un des sujets d’inquiétude des responsables américains est la possibilité qu’Israël lance une attaque surprise contre l’Iran. Les services de renseignement estiment qu’Israël pourrait être prêt à attaquer en moins de sept heures — un laps de temps trop court pour convaincre Netanyahou d’annuler.

Mais cette évaluation soulève aussi des doutes sur l’efficacité d’une attaque israélienne unilatérale sans appui américain.

Certains responsables israéliens proches de Netanyahou pensent néanmoins que les États-Unis n’auraient d’autre choix que d’apporter un soutien militaire en cas de riposte iranienne.

Des responsables israéliens ont indiqué à leurs homologues américains que Netanyahou pourrait ordonner une frappe même si un accord diplomatique était conclu.

Après sa rencontre avec Trump à la Maison-Blanche en avril, Netanyahou a ordonné à ses conseillers en sécurité nationale de poursuivre les préparatifs d’une attaque contre l’Iran — y compris une opération plus limitée sans aide américaine.

Israël dispose déjà de plusieurs scénarios allant d’opérations chirurgicales à des bombardements prolongés, y compris dans des zones urbaines, selon le New York Times.

 

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