L’UNICEF met en garde contre l’effondrement des systèmes sociaux et économiques au Yémen… Détails
Malgré la désescalade militaire ayant entraîné une réduction significative des victimes civiles, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a averti que les systèmes sociaux et économiques au Yémen sont toujours au bord de l’effondrement. Les Yéménites espèrent une fin du conflit suite à l’annonce par les Nations Unies d’une feuille de route pour la paix.
Dans un rapport récent, l’UNICEF a indiqué que le pays entame sa neuvième année de conflit, avec plus de 21,6 millions de personnes, dont 11,1 millions d’enfants, ayant besoin d’aide humanitaire et de protection. De plus, 4,5 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays. L’UNICEF a affirmé que les niveaux élevés de réponse humanitaire ont jusqu’à présent été très efficaces pour protéger des millions d’enfants au Yémen.
L’organisation internationale a exprimé sa préoccupation quant au fait que l’absence d’une solution politique globale au conflit augmenterait les besoins continus des enfants et de leurs familles. La stratégie humanitaire de l’UNICEF se concentre sur la fourniture d’une assistance directe vitale tout en programmant simultanément la relation entre le travail humanitaire et le développement pour créer une approche cohérente répondant aux besoins critiques.
Tout en annonçant le besoin de 142 millions de dollars pour répondre à la crise humanitaire et aux besoins des enfants et des familles en 2024, l’UNICEF a mis en garde contre l’absence de financement prévisible pour des interventions urgentes, ce qui compromettrait la continuité des services essentiels et mettrait en danger la vie et le bien-être des enfants au Yémen.
Malgré des conditions ressemblant à une trêve, comme le décrit l’organisation internationale, des combats intermittents persistent dans de nombreuses régions. La fragilité continue de l’économie yéménite en 2023, se manifestant par la dévaluation de la monnaie, l’instabilité économique générale, la diminution du pouvoir d’achat et la division effective des institutions économiques, a encore affaibli les ménages et les communautés appauvries.
En même temps, l’organisation a souligné que les effets du changement climatique ne sont pas étrangers au peuple yéménite. Les inondations et les sécheresses ont posé des menaces supplémentaires, exacerbant la malnutrition parmi la population. Environ 17,3 millions de personnes souffrent de niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë, et jusqu’à juillet de cette année, plus de 227 228 enfants malnutris ont été admis dans des centres de nutrition thérapeutique. Seuls 50 % des établissements de santé étaient opérationnels, laissant 20,3 millions de personnes sans soins de santé adéquats.
L’UNICEF a confirmé que le Yémen reste exposé aux épidémies de maladies. Depuis le début de l’année en cours jusqu’en septembre dernier, des cas suspects de rougeole et de rubéole (42 452) ont été signalés, avec 514 décès associés et 1 772 cas confirmés en laboratoire. Dans les provinces sous le contrôle des Houthis, l’interdiction des vaccinations en dehors des établissements de santé persiste, et l’émergence de désinformations, y compris des messages anti-vaccination, a accru l’hésitation parmi la population.
Selon les données de l’UNICEF, 15,3 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, aux services d’assainissement et à une hygiène adéquate, dont 7,8 millions d’enfants, ce qui rend le pays très vulnérable à la propagation du choléra et de la diarrhée aqueuse aiguë. Les cas suspects de diarrhée aqueuse aiguë (choléra) signalés au cours des neuf premiers mois de cette année étaient au nombre de 5 674, dont 7 décès.
La crise humanitaire généralisée au Yémen a accru la vulnérabilité des enfants et des femmes à l’exploitation, à la violence et aux mauvais traitements. Les mécanismes négatifs de gestion sont en hausse, notamment l’augmentation de la violence fondée sur le genre, de l’exploitation sexuelle, du mariage d’enfants, du travail des enfants, du recrutement pour le combat et de l’interruption de l’éducation.