L’Ukraine exige le démantèlement des usines d’armement iraniennes pour empêcher l’armement de la Russie
Un des principaux collaborateurs du président ukrainien a appelé à « la liquidation » des usines iraniennes fabriquant des avions de combat et des missiles, et à l’arrestation des fournisseurs de ces armes dans l’action la plus musclée de Kiev pour contrer les abus de l’Iran.
Kiev accuse Téhéran d’avoir prévu de fournir davantage d’armes à la Russie, en particulier des drones utilisés par l’armée russe pour frapper les sites d’énergie.
Le conseiller du président ukrainien, Mykhaylo Podolyak, a tweeté ce samedi que l’Iran « insultait sans détour ». Il demande la destruction des usines d’armement iraniennes en réponse aux sanctions internationales.
Kiev a accusé Téhéran de fournir à Moscou jusqu’à 1 700 drones Shahed-136 capables de transporter des munitions. Elle affirme que la Russie l’a utilisée pour frapper des cibles en Ukraine depuis septembre alors que l’Iran nie ces accusations.
Le chef des services secrets ukrainiens a dit dans une interview publiée vendredi que la Russie avait déjà lancé environ 540 avions sur des cibles militaires et énergétiques en Ukraine.
En septembre dernier, le ministère des Affaires étrangères ukrainien a déclaré que, « en réponse à l’utilisation par la Russie d’avions de combat iraniens dans l’attaque contre l’Ukraine, Kiev a décidé de retirer les accréditations de l’ambassadeur iranien ».
Le gouvernement ukrainien a également décidé de réduire considérablement le personnel de l’ambassade d’Iran à Kiev.
Bien que l’Iran ait nié dans les premiers mois de la guerre son implication dans la fourniture d’avions de combat à la Russie, il a par la suite officiellement admis avoir fourni des drones à la Russie – et en échange, nié avoir l’intention de mener des attaques sur Kiev – cela n’a apparemment pas convaincu les parties ukrainienne et occidentale.
Après que l’Union européenne ait décidé d’imposer des sanctions sévères à Téhéran pour l’armement russe, Téhéran ne cache pas son intention de soutenir l’armée russe, car des officiers militaires russes se rendent dans les casernes iraniennes pour y chercher des armes, en particulier dans le domaine des drones.
Bien qu’elle paraisse être moins efficace que ses homologues turques, l’armée russe est bien placée pour se garantir un prix plus bas et ne pas pouvoir compter sur des missiles de croisière coûteux.
Israël, qui entretient de bonnes relations avec l’Ukraine, a maintes fois mis en garde contre le rôle de l’Iran dans la menace à la sécurité de l’Europe de l’Est en s’engageant dans la perpétuation du conflit par le biais d’armements.
Les observateurs iraniens considèrent d’ores et déjà que l’Ukraine constitue bel et bien le théâtre d’un conflit entre l’Iran et Israël, au sein duquel différentes armes sont testées.
Dans un effort pour contourner la crise avec la Russie, Israël a à plusieurs reprises refusé les demandes de l’Ukraine pour l’approvisionnement en armes lourdes – y compris en systèmes de défense aérienne et en matériel militaire – tout en refusant d’accepter les sanctions économiques contre la Russie. Mais étant donné que l’Iran soutient l’armée russe, il n’est pas exclu qu’Israël aille au-delà de certaines lignes rouges en fournissant une armée ukrainienne.