L’UGTT appelle à un « dialogue national »
L’Union générale tunisienne du travail, lors d’un rassemblement dans la capital, auquel ont participé plus de 6 000 syndicalistes, a appelé à un « dialogue national » et à une feuille de route pour sortir de la situation exceptionnelle annoncée par le président Kaïs Saïed à la fin du mois de Juillet.
Selon les journalistes de l’agence France-Presse, environ 6 000 syndicalistes et militants ont participé à un rassemblement de la place de la Kasbah au milieu de la capitale pour commémorer le 69e anniversaire de l’assassinat du fondateur de l’Union syndicale Farhat Hached par des éléments de la Main Rouge en 1952.
La foule a scandé des slogans tels que « Fidèles au sang des martyrs », « Défendant la liberté de la dignité nationale ».., selon les reporters de l’Agence France-Presse.
De la tribune, le Secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail a invité le président Saïed à lancer un « dialogue national » et à élaborer une « feuille de route ».
Le secrétaire général Noureddine Taboubi a déclaré à l’agence France-Presse que « la Tunisie ne sera pas construite par l’individualisme », en référence directe au président Saïed qui l’a invité à être « participatif ».
Le 25 Juillet, le chef de l’État a surpris tout le monde en prenant l’ensemble du pouvoir exécutif et législatif après la démission du Premier Ministre et le gel des activités du Parlement.
Par la suite, le 22 Septembre, il a publié un décret présidentiel portant sur des « mesures exceptionnelles » et a annoncé leurs continuités « jusqu’à nouvel ordre » et qu’il allait élaborer des projets de « réforme politique », y compris des amendements à la Constitution.
Le secrétaire général du plus grand syndicat de Tunisie appelle à « tirer les leçons des erreurs du passé », en référence à la singularité avec laquelle l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali a été renversé par une révolution populaire.
Taboubi ajoute que « l’absence de participation et d’interaction avec les forces politiques et sociales nationales ne fera que transformer les besoins de la population en entités antagonistes et rivales qui ne peuvent pas coexister et coexister pacifiquement ».
Il appelle à « un dialogue national franc, réunissant toutes les forces soucieuses de la souveraineté nationale, fidèles à l’État d’indépendance et attachées aux valeurs de la liberté, du progrès social, des libertés individuelles et collectives et de la justice sociale ».
Il a souligné que « les Tunisiens et les Tunisiennes ne demandent pas grand-chose, mais veulent simplement clarifier la vision et la direction générale du pays ».
Le Secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail a encouragé à traiter les dossiers les plus importants : le chômage massif, la pauvreté extrême dans le pays, les projets d’investissement perturbés ou transférés et les dossiers judiciaires en suspens.
Il a également appelé à la tenue « d’élections prématurées, démocratiques et transparentes », avertissant que « le désespoir ayant atteint son apogée et les manifestations de désobéissance ont commencé à menacer de déclencher des explosions ».
Les mesures du Président Saïed ont fait l’objet de critiques locales et internationales, en particulier en l’absence d’une perspective claire.
Les médias locaux ont indiqué que le Président pourrait annoncer de nouvelles mesures le 17 Décembre, jour férié national à l’occasion du début de la révolution de 2010/11 dont il a affirmé qu’elle n’était pas encore achevée.