Grand Maghreb

Libye et Tunisie… l’ouverture des points de passage met fin à la crise frontalière


Avec l’accord de la Libye et de la Tunisie sur la réouverture des frontières et la reprise du trafic aérien la semaine prochaine, les deux pays mettront fin à la crise frontalière et à la guerre d’accusations.

Le porte-parole du Gouvernement libyen, Mohamed Hammouda, a déclaré dans une brève déclaration publiée jeudi soir sur sa page Facebook officielle que lors de sa rencontre avec le Président tunisien Kaïs Saïed, le Premier Ministre Abdel Hamid Dbeibah était convenu de rouvrir la frontière et de reprendre le trafic aérien au cours de la semaine prochaine (sans préciser), conformément au Protocole sanitaire unifié entre les parties libyenne et tunisienne.

Faits récents

Pour sa part, le Bureau d’information du Gouvernement libyen, a déclaré que Dbeibah avait discuté avec le Président tunisien de l’évolution récente de la situation politique dans les deux pays et des moyens de développer et de renforcer la coopération bilatérale dans les domaines de la sécurité et de l’économie.

Le Gouvernement libyen a expliqué que Dbeibah et Saïed avaient examiné la question de l’ouverture des points de passage frontaliers entre les deux pays, notant que les deux parties avaient convenu de coordonner les Ministères de la santé et de l’intérieur des deux pays en vue d’élaborer un protocole unifié pour le retour du trafic terrestre et aérien dès que possible, sans préciser le délai.

La présidence tunisienne, dans un communiqué publié, indique que la rencontre de Dbeibah et de Saïed a été l’occasion d’examiner les liens de fraternité et de coopération entre la Tunisie et la Libye dans divers domaines, de réaffirmer l’unité de l’avenir et l’interdépendance du développement, de la stabilité et de la sécurité des deux pays, ainsi que la nécessité d’éviter les relations bilatérales de toutes les tentatives de dissension pour un avenir meilleur pour les deux peuples frères.

La présidence tunisienne a souligné qu’il avait été convenu de mobiliser les structures concernées dans les deux pays afin de trouver des solutions communes à certaines questions et difficultés concernant la santé, la circulation des personnes et des biens aux points de passage et la dette, la contribution des institutions tunisiennes aux efforts de reconstruction en Libye, ainsi que l’intensification de la coordination et de l’échange d’informations pour sécuriser les frontières, lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée et lutter contre toutes les tentatives visant à porter atteinte à l’unité et à la stabilité des deux pays et de la région.

Un violent déchaînement

La visite de Dbeibah en Tunisie, qui a été marquée ces derniers jours par un violent déchaînement d’accusations mutuelles de ces deux pays au sujet de l’exportation du terrorisme, est une tentative de normaliser les relations entre les deux pays.

Le gouvernement libyen a annoncé en juillet dernier la fermeture de la frontière avec la Tunisie pour une semaine en raison de l’augmentation des cas de Corona dans le pays voisin, avant de la proroger à nouveau. Mais quand il a décidé de la rouvrir, la partie tunisienne a refusé d’ouvrir la frontière de son côté.

La crise frontalière, accompagnée d’une lettre d’INTERPOL à la police criminelle arabe et internationale, lui fait part de l’intention de 100 éléments terroristes de s’infiltrer depuis la base aérienne d’Al Watiya dans l’ouest libyen, où l’organisation des Frères se déploie, vers la Tunisie.

Toutefois, un autre télégramme a été envoyé par le Ministère de l’intérieur libyen à la police criminelle arabe, dans lequel il a été déclaré que les services de sécurité de l’ouest libyen avaient nié l’authenticité de ces informations, la base aérienne d’Al Watiya étant sous le contrôle du Ministère libyen de la défense.

Le Ministère de l’intérieur a souligné qu’en tout état de cause, la base d’Al Watiya ne pouvait servir de base à des actes de terrorisme ou de subversion susceptibles de déstabiliser la sécurité et la stabilité de notre pays ou de nuire aux États voisins.

Délégation gouvernementale

Après la diffusion de ces télégrammes, la Libye a envoyé une importante délégation gouvernementale dirigée par la Secrétaire d’État Najla Mangoush pour expliquer la position de la Libye.

C’est ce qu’a confirmé le Président du Gouvernement libyen, Abdel Hamid Dbeibah, dans un discours au peuple libyen, dans lequel il a dit qu’il avait envoyé une délégation en Tunisie pour clarifier la situation libyenne, en soulignant que le Gouvernement s’efforçait d’établir de bonnes relations avec ses voisins.

Il a dit : « Nous ne pouvons pas accepter nos accusations de terrorisme. C’est vous qui avez amené les terroristes et vous-même. Nous sommes un peuple libre, et nous ne pouvons pas accepter que nous soyons accusés de terrorisme ».

Il a ajouté : « Certains pays voisins nous ont accusé d’être des terroristes, mais les 10 000 terroristes qui sont entrés dans notre pays, d’où viennent-ils ? C’est vous qui les avez amenés. Le terrorisme est venu de l’extérieur, en particulier de pays voisins ».

Cependant, lors d’une séance tenue mercredi dernier, le Parlement libyen a tenu le Premier Ministre pour responsable de ces déclarations. Dbeibah a répondu en affirmant sa volonté de réformer les relations entre les deux pays et en annonçant sa visite en Tunisie pour résoudre la crise.

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