Politique

L’opposition turque accuse implicitement les autorités de complicité dans la contrebande du fils du président somalien

L'affaire suscite de nombreuses critiques en Turquie en raison de la libération de Mohammed Hassan Cheikh Mahmoud sans surveillance judiciaire 


L’affaire a suscité de nombreuses critiques en Turquie suite à la libération de Hassan Sheikh Mohamoud sans surveillance judiciaire. L’opposition turque accuse implicitement les autorités d’implication dans la contrebande du fils du président somalien, accusé d’homicide involontaire après avoir renversé et tué un homme à moto à Istanbul.

Son départ du territoire turc sans surveillance judiciaire ni responsabilité a suscité une colère généralisée, tandis qu’un mandat d’arrêt international a été émis contre lui. L’affaire semble revêtir une sensibilité particulière compte tenu des relations étroites entre la Turquie et la Somalie.

Le gouvernement somalien soutenu par l’Occident entretient des liens économiques, diplomatiques et militaires étroits avec la Turquie qui ne cessent de croître depuis la visite du président Recep Tayyip Erdogan à Mogadiscio en 2011. La Somalie abrite la plus grande ambassade turque en Afrique, et ce pays stratégiquement situé au cœur de l’Afrique fait partie de l’agenda d’expansion de la Turquie sur le continent africain.

Les relations turques avec le gouvernement somalien croissent dans le cadre de la stratégie d’Ankara visant à renforcer la communication et la coopération avec le continent africain dans tous les domaines.

Cette affaire, condamnée en particulier par le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, un opposant au président Recep Tayyip Erdogan, a fait l’objet de nombreuses critiques suite à la libération du suspect Mohamed Hassan Sheikh Mahmoud sans surveillance judiciaire. Un rapport de police préliminaire a considéré la victime comme responsable de l’accident, selon le journal Republic.

Imamoglu a déclaré sur la plateforme « X » samedi : « Le suspect a quitté la Turquie les mains libres. » Il a ajouté : « La mentalité prédominante qui ferme les yeux et permet cette fuite est malheureusement incapable de défendre les droits de ses citoyens dans son propre pays. »

Selon un rapport de police diffusé par la chaîne de télévision « Haber », le fils du président Hassan Sheikh Mahmoud a percuté une moto en plein jour le 30 novembre. La victime, Yunus Emre Gucer, père de deux enfants, est décédée à l’hôpital six jours après l’incident, au cours duquel il a été violemment jeté sur la route.

Le procureur a émis un mandat d’arrêt contre le conducteur, « mais lorsque la police s’est rendue au domicile du suspect vendredi, il était porté disparu depuis le 2 décembre », selon la chaîne « Haber ». La chaîne a ajouté : « Par conséquent, un mandat d’arrêt international a été émis contre lui le 8 décembre 2023 » par le bureau du procureur d’Istanbul.

De son côté, l’avocat de la victime, Iyaz Shemin, a condamné le rapport initial de la police routière qui attribuait la responsabilité de l’accident à la victime pour « imprudence », selon le journal « Republic ». Il a ajouté que « le deuxième rapport d’expert avec des enregistrements vidéo a montré que le conducteur de la voiture était à 100 % responsable » de l’accident, exprimant sa crainte que ce dernier « ne soit jamais arrêté ». La police indique que le fils du président somalien conduisait une voiture supposée appartenir au consulat somalien.

Depuis une dizaine d’années, la Turquie entretient des relations étroites avec la Somalie, qui compte 17 millions d’habitants, dont la majorité sont musulmans dans la Corne de l’Afrique, en tant que principal partenaire économique de la Turquie, notamment dans les domaines de la construction, de l’éducation, de la santé, des soins sociaux et de la coopération militaire. La Turquie a fourni une formation militaire dans la guerre du gouvernement contre le mouvement Al-Shabaab, tandis que la Turquie bénéficie d’investissements importants dans le pays.

La Turquie dispose de la plus grande base militaire et installation de formation turque à l’étranger en Somalie. Elle a la capacité d’accueillir environ 1500 stagiaires à la fois et a déjà formé plus de 5000 forces de sécurité somaliennes.

Les drones turcs Bayraktar participent aux bombardements du centre et du sud de la Somalie aux côtés de l’aviation américaine dans une tentative d’empêcher la montée du mouvement Al-Shabaab dans le pays.

Depuis le passage de l’intervention turque d’une simple intervention humanitaire à une intervention militaire, la Turquie est devenue un allié clé de la coalition internationale luttant contre Al-Shabaab en Somalie.

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