Iran

L’Occident s’inquiète de plus en plus de l’éventualité que l’Iran développe l’arme nucléaire


Rafael Mariano Grossi, de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) des Nations Unies, a averti que l’Iran posséderait suffisamment d’uranium hautement enrichi pour construire plusieurs armes nucléaires s’il le décidait.

Au moment où les efforts diplomatiques visant à réduire son programme nucléaire sont plus que jamais suspendus, Téhéran fournit des armes à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine, ainsi que dans les troubles intenses qui secouent actuellement l’Iran, selon l’Associated Press.

Rythme accru de l’enrichissement de l’uranium

L’Agence ajouta dans son analyse que, bien que les tensions passées entre l’Iran et l’Occident sous la présidence intransigeante de Mahmoud Ahmadinejad, avant l’accord nucléaire de 2015, Téhéran n’avait pas procédé à l’enrichissement de l’uranium comme elle le fait actuellement. Les experts en non-prolifération nucléaire ont suggéré, sur une période de plusieurs mois, que l’Iran ait suffisamment d’uranium enrichi à 60% pour fabriquer au moins une arme nucléaire, bien que Téhéran ait longtemps insisté sur le fait que son programme ne soit utilisé qu’à des fins pacifiques.

Grossi a appelé le monde à la prudence face au programme nucléaire iranien : « Nous devons faire très attention », révélant la croissance des stocks d’uranium hautement enrichi de Téhéran : « Une chose est vraie : ils ont amassé assez de matériel nucléaire pour de nombreuses armes nucléaires, et pas seulement une arme à ce stade ».

Grossi a ajouté : « C’était il y a longtemps. Les Iraniens ont 70 kilogrammes (155 livres) d’uranium enrichi à 60 %, et la quantité est là. Cela ne veut pas dire qu’ils ont des armes nucléaires. Ils n’ont pas atteint ce stade encore. »

Téhéran réinvente le scénario de Pyongyang

Les analystes de l’AP évoquent ce qui s’est passé avec la Corée du Nord, qui a conclu un accord en 1994 avec les États-Unis pour abandonner son programme d’armement nucléaire, mais cet accord s’est effondré en 2002.e. En 2005, Pyongyang a déclaré qu’elle avait développé des armes nucléaires, craignant les intentions de Washington après son invasion de l’Irak en 2003, et aujourd’hui, la Corée du Nord possède des missiles balistiques conçus pour transporter des ogives nucléaires pouvant atteindre les États-Unis.

Grossi a révélé son intention de se rendre en Iran le mois prochain pour des discussions « directes » afin de forcer Téhéran à reprendre sa coopération sur ses activités nucléaires.

Les accusations de Grossi ignorées par l’Iran

Les autorités iraniennes n’ont pas fait de commentaires sur les déclarations de Grossi, mais la télévision iranienne a rapporté que Mohammad Eslami, directeur du programme nucléaire civil iranien, avait déclaré, jeudi, que Téhéran accueillait favorablement la visite de Grossi.

Reprise des pourparlers sur le nucléaire

En ce qui concerne la reprise des discussions, Ned Price, le porte-parole américain aux affaires étrangères, et d’autres hauts responsables de l’administration du président Joe Biden ont déclaré que « tout dialogue futur avec l’Iran est toujours hors de question, à l’heure où Téhéran s’oppose fermement aux manifestations qui ont eu lieu des mois auparavant à la mort de la jeune Mahsa Amini, arrêtée en septembre par la police morale du pays ». Au moins 527 personnes ont été tuées et 20 000 autres ont été arrêtées au cours des troubles, selon l’Agence iranienne des activistes pour les droits de l’homme qui surveille les manifestations.

La révolte de l’Ouest contre l’armement de Téhéran

L’agence a ajouté qu’une partie du mécontentement des Américains et des Européens vis-à-vis de l’Iran est causé par la montée à Moscou de drones transportant des bombes, qui ciblaient fréquemment des centrales électriques et des cibles civiles dans toute l’Ukraine.

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