L'Europe

L’Occident à la croisée des chemins… une Europe «à découvert» face à de grands défis en 2026


Alors que l’année 2025 s’apprête à tirer sa révérence, l’Occident se trouve à une croisée des chemins comme il n’en a pas connue depuis des décennies.

L’Europe, partagée entre la crainte d’une escalade et le pari sur des alliés imprévisibles, fait face à une réalité complexe, marquée par la montée des inquiétudes liées à la Russie et par des défis internes qui sapent sa capacité à prendre des décisions décisives.

Alors que les menaces hybrides se multiplient et que les zones de conflit s’élargissent, une question centrale demeure : l’Europe et le monde pourront-ils affronter la nouvelle année avec lucidité et une véritable stratégie, ou bien 2026 révélera-t-elle la vulnérabilité de l’Occident et le placera-t-elle face à des défis encore plus grands susceptibles de redessiner les équilibres internationaux ?

Le journal «The Telegraph» indique qu’avec l’escalade des menaces et des attaques hybrides et l’émergence de nouvelles dynamiques sur la scène internationale, il est devenu évident que les défis européens ne se limitent plus à l’Ukraine, mais concernent la sécurité du continent et la stabilité de l’ordre mondial.

L’année 2025 a mis en lumière la fragilité de l’Occident comme jamais auparavant : l’Europe, divisée sur la manière d’affronter la guerre en Ukraine, s’est retrouvée exposée face à une Russie de plus en plus puissante, tandis qu’une grande partie de l’alliance occidentale repose sur des stratégies instables et des partenaires changeants.

Division européenne

Selon le quotidien britannique, les sommets européens n’ont pas abouti à des décisions tranchées, tandis que le discours politique est resté éloigné de la réalité sur le terrain, laissant le continent dans un état de division et d’incertitude quant à son avenir et à sa sécurité.

Alors que les regards se tournent vers l’année à venir, la question la plus pressante demeure : l’Europe et le monde pourront-ils maintenir un équilibre qui les empêche de glisser vers des crises plus graves, ou bien 2026 constituera-t-elle un nouveau test de la capacité de l’Occident à résister ?

Au cours de la dernière semaine de travail avant Noël, les dirigeants de l’Union européenne se sont réunis lors de ce qui a été qualifié de sommet historique. Les formules habituelles ont été répétées : «L’Ukraine seule peut définir les conditions de la paix», tout en évoquant des progrès dans l’adhésion de Kyiv à l’Union européenne.

Pourtant, derrière cette rhétorique, certains – les uns affichant ouvertement leur proximité avec Moscou, d’autres paralysés par la peur – ont opposé refus ou hésitation. Le résultat n’a pas été la décision mais l’exposition : l’Europe est divisée sur la manière d’affronter une guerre qui redessine son avenir. Rien n’a véritablement changé, selon «The Telegraph».

Elle a indiqué qu’il n’était guère surprenant que Bruxelles ait échoué, lors de la réunion de l’UE la semaine dernière, à libérer les avoirs russes gelés, soulignant qu’elle «a perdu une occasion rare d’infliger un préjudice majeur à Moscou, et qu’au lieu de cela les contribuables ont été contraints de financer un prêt de 90 milliards de dollars à l’Ukraine».

Selon le journal britannique, l’Europe – y compris le Royaume-Uni – a échoué à élaborer une stratégie sérieuse et indépendante pour sa propre sécurité : pas de réarmement rapide, pas de durcissement de la position sur l’Ukraine, pas de lignes rouges pour dissuader les pires scénarios. Le destin de l’Europe – et de l’Ukraine – est resté tributaire de la bonne volonté d’un allié.

Les conséquences de cet échec ont été «plus graves que beaucoup ne l’imaginaient», poursuit le journal, indiquant qu’une Russie renforcée, bénéficiant du tapis rouge déroulé par Trump à Poutine lors du sommet d’Alaska, «provoque désormais ouvertement l’Europe».

Attaques hybrides

Les attaques hybrides se sont intensifiées, culminant avec la violation de l’espace aérien polonais par un drone, ce qui a contraint l’OTAN à sa première confrontation directe avec la Russie dans l’histoire de l’Alliance. Dans le même temps, Washington a perçu la faiblesse européenne et a multiplié les humiliations envers ses anciens alliés, tout en affichant une volonté claire de rapprochement avec Moscou.

Et malgré les preuves montrant que Poutine «ne compte pas mettre fin à la guerre à moins que ses exigences ne soient satisfaites – des exigences qui démantelent la souveraineté de l’Ukraine et affaiblissent durablement la sécurité européenne – une illusion tenace persiste dans de nombreuses capitales occidentales : que la guerre prendra bientôt fin, qu’un mauvais accord imposé à Kyiv pourrait être tolérable, ou que le maintien du niveau actuel de soutien finira par contraindre la Russie à un cessez-le-feu», selon «The Telegraph».

Bien qu’elle ait affirmé que l’économie russe subit des pressions, elle a souligné que les régimes qui se transforment avec succès en économies de guerre se retirent rarement de leur plein gré. En réalité, le budget militaire du Kremlin a augmenté,

l’industrie a été réorientée, et bien que ce modèle ne soit pas durable indéfiniment, il crée de puissantes incitations à poursuivre.

Avertissements des services de renseignement

Elle a ajouté que les avertissements émis par les chefs des services de renseignement à travers l’Europe exigent une attention urgente, aucune indication ne laissant penser que Moscou a l’intention de réduire l’escalade, que ce soit en Ukraine ou dans sa campagne contre l’Europe.

Certaines évaluations indiquent que la Russie teste déjà l’«après-Ukraine», en particulier dans les pays baltes, éprouvant la détermination de l’OTAN, sapant la confiance dans l’article 5 et misant sur l’hésitation européenne si Moscou provoque une crise là-bas.

En l’absence de garantie sur la fiabilité américaine, le monde auquel plusieurs générations d’Européens s’étaient habituées a pris fin. Sous cet angle, l’année 2025 pourrait être retenue comme celle où «l’Occident a cessé» de fonctionner comme un concept politique porteur de sens, tandis que le discours sur les «zones d’influence» a remplacé la vision wilsonienne d’une «communauté démocratique de puissance».

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page