L’Iran seul en première ligne… Où sont passés ses alliés ?

Bien que les tambours de la guerre aient retenti entre l’Iran et Israël, le conflit s’est achevé sans que la porte ne soit ouverte aux alliés de Téhéran. Alors que le monde s’attendait à une mobilisation de ses bras armés, de Beyrouth à Bagdad en passant par Sanaa, le silence a été assourdissant. Aucune ligne de front ne s’est embrasée, aucun missile ne s’est envolé, et les alliés sont restés figés à leurs postes, entravés par des calculs internes complexes et incapables de mener une véritable guerre de soutien à l’Iran.
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Ce retrait inédit depuis l’adoption par Téhéran de la stratégie de la « guerre par procuration » révèle la fragilité de ses cartes régionales et met en lumière les limites d’une influence iranienne essentiellement cantonnée aux conflits internes.
En Irak, pourtant fortement marqué par l’influence iranienne, une double impasse se dessine : les milices pro-iraniennes ne manquent pas d’armement, mais elles sont désormais enchevêtrées dans des intérêts économiques partagés avec l’État.
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Selon l’observatoire MENA, Téhéran considère Bagdad comme un partenaire vital sur les plans économique et sécuritaire, un partenaire qu’il serait risqué de perdre.
Activer les milices reviendrait à compromettre une façade politique fragile que l’Iran a mis des années à construire ; ses leviers y apparaissent donc plus limités que jamais.
Au Liban, malgré une agitation médiatique constante, le Hezbollah traverse l’une des phases les plus faibles de son existence, tant sur le plan organisationnel que militaire.
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Des pertes humaines de haut niveau, l’érosion de son arsenal de missiles, et un soutien populaire en baisse rendent le mouvement plus prudent dans ses choix stratégiques.
Par ailleurs, le gouvernement libanais, poussé par les pressions occidentales et arabes, maintient sa position de neutralité, affirmant que toute décision de guerre ne peut être prise en dehors du cadre étatique. Cette position réduit la marge de manœuvre du Hezbollah.
Au Yémen, les Houthis sont restés la carte en attente dans les calculs de Téhéran. D’après plusieurs analyses, le groupe conserve un stock de missiles qui pourrait être mobilisé en cas d’escalade régionale ou d’attaque directe contre Israël.
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Mais le recours à cette option reste risqué : les pressions internationales sur les Houthis s’intensifient, et une attaque mal calibrée pourrait entraîner des ripostes sévères qui nuiraient à la position de négociation de l’Iran.
Au vu de ces éléments, l’Iran semble désormais encerclé par les limites de ses propres fronts : entre ses intérêts économiques en Irak, des milices soumises aux logiques politiques au Liban, et une troisième force prudente au Yémen. Aucun signal de soutien militaire actif à l’Iran n’a émergé.