Moyen-Orient

L’initiative française a échoué à résoudre la situation libanaise

Pourquoi l'initiative française a-t-elle échoué à résoudre la situation libanaise ?


Il semble que les crises au Liban ne se terminent jamais, et penser à des solutions aux crises s’avère vain. Les désaccords politiques ont augmenté, et les partis politiques au Liban sont devenus nuisibles à la stabilité du pays. Il y a ceux qui cherchent le chaos, et le poste présidentiel vacant est devenu de plus en plus significatif. Le Parlement libanais n’a pas réussi à élire un président lors de plus de 12 sessions.

Depuis plus d’un mois, la France essaie de trouver une solution à la crise croissante au Liban. Paris a annoncé la nomination de son ancien ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en tant qu’envoyé spécial à Beyrouth, qui fait face à une grave crise politique et économique nécessitant des réformes globales et urgentes, selon le Fonds monétaire international.

Tentative d’atteindre une solution consensuelle

Selon des sources informées, la mission de Le Drian, avec son expérience étendue dans la gestion des crises et sa connaissance des dynamiques entre les factions dans le pays arabe, consistait à trouver une solution consensuelle et efficace à la crise qui s’aggrave depuis l’explosion du port de Beyrouth en août 2020.

Après la convergence des forces de l’opposition et du Mouvement patriotique libre dans la nomination du directeur du Fonds monétaire international, Jihad Azour, à la présidence dans le but de renverser le chef du Mouvement Marada, Suleiman Frangieh, que Paris soutient, cela représente un défi pour ce dernier en tant que candidat soutenu par le Hezbollah.

L’échec de l’initiative française

Récemment, le Quintet (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte et Qatar) s’est réuni à Doha pour publier une déclaration confrontationnelle qui a servi d’avis de décès à l’initiative française, mettant ainsi fin presque au mandat américain donné à Paris dans le dossier présidentiel. Cela pourrait également annoncer la fin de la mission de l’envoyé présidentiel français Jean-Yves Le Drian.

La déclaration était chargée de menaces de sanctions et d’une liste de conditions pour les Libanais. Alors que Beyrouth attendait les résultats de la deuxième réunion du Quintet et des pourparlers de Le Drian à Riyad, la déclaration incluait des menaces de sanctions et une liste de conditions pour les Libanais, indiquant une discussion sur des options spécifiques concernant des mesures contre ceux qui entravent les progrès dans l’élection d’un nouveau président pour le pays.

Elle a souligné la nécessité pour le Liban d’élire un président qui incarne l’intégrité, unit la nation, privilégie les intérêts du pays et forme une coalition large et globale pour mettre en œuvre des réformes économiques fondamentales, notamment celles recommandées par le Fonds monétaire international.

Une approche incompatible

À cet égard, le chercheur politique libanais Tony Hobeich affirme que l’approche française du dossier libanais n’était pas entièrement compatible avec la réalité interne. Paris a placé les intérêts de ses entreprises en Iran et en Irak en priorité et a agi en conséquence dans la résolution de la crise au Liban.

Il a ajouté dans des déclarations à « Al Arabiya » que dans la résolution de la crise, Paris a ouvert la porte aux négociations avec toutes les factions politiques, ce qui est normal lorsqu’on aborde une crise similaire, mais il a ignoré une réalité importante sur la scène intérieure : le Hezbollah ne peut pas être assimilé à toutes les forces politiques.

Il a expliqué que le Hezbollah au Liban ne cherche pas à servir les intérêts libanais, mais plutôt les intérêts iraniens. C’est pourquoi l’échec de l’initiative française, qui a tenté à plusieurs reprises de négocier avec le parti, est évident.

Il a poursuivi : Il est clair ici que l’insistance du Hezbollah sur son candidat et son rejet de toute compromission dans ce dossier est une répétition de la scène lors des élections présidentielles de Michel Aoun en 2018, lorsque le Parlement a été fermé et qu’une formule a été imposée : soit Michel Aoun devient président, soit il y a une vacance.

Il a souligné que reconnaître que le Liban est sous occupation iranienne est la clé pour aborder efficacement la crise complexe. Sinon, malheureusement, la communauté internationale ne pourra pas parvenir à une véritable solution pour la situation à laquelle le Liban est confronté.

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